Grande Aiguille de la Bérarde 3421mètres

Sommet mythique situé en plein cœur du massif des Écrins. Durant l'ascension et au sommet vous aurez un magnifique panorama sur tous les plus hauts sommets du massif. 

 

  • Altitude minimale : 1700m
  • Altitude maximale : 3421m
  • Horaires : comptez entre 9 et 12h
  • Période : difficulté fortement accrue s’il y a présence de neige (crampons obligatoires). Juillet/Août/Septembre après une période sèche semble être la meilleure période.

La Bérarde

 

La Bérarde est un hameau de la commune de Saint-Christophe-en-Oisans, dans le département français de l'Isère. Il est situé à 1 727 m d'altitude, dans la vallée du Vénéon et au cœur du massif des Écrins, dans les Alpes. C'est un centre réputé pour la pratique de l’alpinisme et de l'escalade.

Cinq refuges de montagne sont accessibles au départ de La Bérarde :

- le refuge du Châtelleret,

- le refuge du Promontoire,

- le refuge du Carrelet,

- le refuge Temple-Écrins,

- et le Refuge de la Pilatte.

Ce site est également une entrée du parc national des Écrins, dont le « parc domanial forestier de la Bérarde » préfigura la création dès 1913.

Situé à une vingtaine de kilomètre Saint-Christophe-en-Oisans, l’accès à La Bérarde se fait par une petite route de montagne très pittoresque et relativement étroite.

Cette route est régulièrement coupée en hiver à partir du hameau de CHAMPHORENT en raison de la neige et des nombreux couloirs d’avalanche.

 

Parc national des Écrins

 

Le parc national des Écrins est un parc national français créé en 1973, après avoir été préfiguré dès 1913. Il est situé dans les Alpes, s'étendant sur une grande partie du massif des Écrins. Il se situe sur des communes de deux départements :

- l'Isère (région Auvergne-Rhône-Alpes)

- et les Hautes-Alpes (région Provence-Alpes-Côte d'Azur)

et chevauche la limite entre Alpes du Nord et Alpes du Sud en France, formée par la ligne de partage des eaux entre le bassin hydrographique de l'Isère et celui de la Durance.

Son cœur est classé comme aire protégée de catégorie II par la Commission mondiale des aires protégées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN, principale organisation non gouvernementale mondiale consacrée à la conservation de la nature), tandis que son aire optimale d'adhésion est classée de catégorie V.

Histoire

 

L'histoire du parc commence le 31 décembre 1913, lorsque l'État français acquiert 4 000 hectares de montagne sur les hauteurs de Saint-Christophe-en-Oisans (commune de l'Isère située dans le massif des Écrins). Ainsi est créé le « parc de la Bérarde » (hameau de Saint-Christophe-en-Oisans), sur le modèle de la réserve suisse de l'Engadine fondée quatre ans plus tôt. Il s'agissait de défendre la montagne contre l'envahissement des pâturages, qui entraînait érosion, déboisement et désordre torrentiel ; mais rapidement, les aspects scientifiques et pédagogiques du projet ont émergé. L'appel aux souscriptions était à peine lancé qu'éclatait la Première Guerre mondiale et le processus pour doter les parcs nationaux d'un statut officiel fut interrompu.

L'Administration des eaux et forêts ne renonça pas néanmoins aux mesures de protection déjà mises en œuvre et, sans base réglementaire, continua d'administrer les terrains domaniaux acquis et ceux loués dans l'idée de les laisser en libre évolution. Le parc de la Bérarde change alors de dénomination à plusieurs reprises en étant officieusement assimilé à un parc national durant l'entre deux guerres : « Parc national de l’Oisans », puis en 1923 « Parc national du Pelvoux » agrandi à 13 000 ha. Le parc perd néanmoins cette qualification de « parc national » en 1962 et devient un parc domanial, « domaine privé de l’État soumis au régime forestier », avant de renaître en parc national des Écrins en 1973.

En 1960, en effet, le statut de parc national est créé. Voient alors le jour quatre premiers parcs, le parc national de la Vanoise et celui de l'île de Port-Cros en 1963, celui des Pyrénées en 1967, et celui des Cévennes en 1970. Cette même année, une mission de création est formée pour un parc national des Écrins, sur la base de l'ancien parc de la Bérarde devenu depuis 1962 une simple forêt domaniale6. Et c'est finalement le 27 mars 1973 que le parc national des Écrins est créé, par décret du Premier Ministre8.

Les premiers agents du parc sont recrutés par concours à partir de 1974, et dès 1976 le parc se dote d'un lieu d'accueil : la maison du Parc, à Vallouise ; cette maison est visitée par le président Valéry Giscard d'Estaing le 27 aout 1977. C'est dès cette année que commencent les premières actions du Parc : une tentative infructueuse de réintroduction de bouquetins, et la création des première bases de données scientifiques le 25 juin 1977. L'année suivante, en 1978, est monté le premier plan d'action pour l'accueil des touristes dans la zone périphérique.

Les années 1980 sont marquées par de grands travaux : le projet d'aménagement hydroélectrique de la haute-Romanche fait couler beaucoup d'encre en 1980, puis la sécurisation du lac d'Arsine (Briançonnais) à plus de 2 000 mètres d'altitude dès le printemps 1986. Enfin, en 1989, seize bouquetins sont réintroduits avec succès dans le Valbonnais ; les animaux provenaient des parcs de la Vanoise et du Vercors.

En 1990, est introduite une nouvelle charte graphique pour tous les parcs nationaux. Elle comprend notamment la fameuse spirale composée d'une multitude d'éléments (silhouettes animales, végétales et minérales) organisés selon une structure en spirale. C'est une représentation métaphorique du mouvement, de la richesse et de la complexité de la vie. En 1991, le siège du parc est déplacé au domaine de Charance, à Gap, où il se trouve toujours.

Les années 1990 sont placées sous le signe des conventions : la première convention escalade est signée en 1992, et de nombreux contrats de gestion des alpages sont entérinés avec les bergers en 1993. En 1995, outre la réintroduction de trente-et-un bouquetins, le parc innove en créant la première réserve naturelle intégrale de France, dans le vallon du lac de Lauvitel. Le 11 juillet 1996, le parc signe la Charte de partenariat de développement durable avec la ministre de l'Environnement Corinne Lepage ; cette charte sera ensuite déclinée avec les collectivités territoriales, l'Office national des forêts et les chambres d'agriculture des Hautes-Alpes et de l'Isère.

En 2006, une nouvelle loi pose le principe d'une zone protégée « cœur de parc » (ancienne zone centrale) et d’une « aire d’adhésion » (ancienne zone périphérique) : la réforme du 14 avril 2006 prévoit l'écriture d'une nouvelle charte, signée par les communes de la zone périphérique et l'établissement public qu'est le parc. Le projet de charte est adopté à l'unanimité en mai 2011, et en 2013, pour le quarantième anniversaire du parc, 46 communes signent cette charte. Le Conseil économique social et culturel du Parc national des Écrins est mis en place en 2008, au Monêtier-les-Bains.

2010 voit la structuration du programme « Alpages sentinelles », permettant une étude des alpages et des répercussions des évolutions du climat sur ceux-ci, avec un dialogue instauré entre bergers, éleveurs, scientifiques, techniciens pastoraux et agents du Parc.

La charte du parc est votée à l'unanimité par le Conseil d'administration du Parc national des Écrins en 2011. Le 28 décembre 2012, un décret du Conseil d'État porte l'approbation de la charte du Parc national des Écrins.

En octobre 2012, une reconnaissance internationale pour les travaux scientifiques effectués dans la réserve intégrale du Lauvitel intervient avec un classement UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).

Les années 2010 voient la création de plusieurs éléments et services destinés au grand public : la nouvelle Maison du Parc à Vallouise et le site Internet Rando-Écrins sont inaugurés en 2014, et l'année suivante naît la Marque Esprit Parc national dans les Écrins. Dans la même décennie, plusieurs communes supplémentaires adhèrent la charte du parc national des Écrins, portant leur nombre total à 53 en 2015, ce qui correspond à un taux d'adhésion de 90 %. Dans le même temps, les études scientifiques se poursuivent, avec, par exemple, l'étude de l'évolution de la répartition géographique d'espèces de la flore et la géolocalisation de bouquetins dans le parc en 2013. Un atlas en ligne de la faune et la flore du parc, Biodiv'Écrins, est lancé en 2016.

En avril 2019, le parc est inclus dans la Liste verte de l'UICN, certification qui reconnaît les aires protégées dont la gestion est efficace et dont la gouvernance suit les standards établis par dit organisme.

Fin décembre 2019, la zone cœur du parc s'agrandit de 705 ha avec l'intégration de deux réserves contiguës au cœur du parc: la réserve naturelle nationale de la haute vallée de Saint-Pierre et la réserve naturelle nationale des pics du Combeynot, afin de simplifier la gestion de ces espaces.

Le parc s'est vu distingué par le Conseil de l'Europe comme Parc européen de la haute montagne. Le Conseil de l'Europe a renouvelé en 1996 le label obtenu 5 ans auparavant.


Géographie

 

Relief

Le territoire du parc national des Écrins (91 800 ha), créé en 1973, s'étend dans une zone située entre les villes de Gap (12 kilomètres à vol d'oiseau), Briançon (13 kilomètres) et Grenoble (23 kilomètres). Il est délimité par les vallées de la Romanche, la Guisane, la Durance et le Drac.

Le parc est situé entre une altitude d'environ 800 m et 4 102 m, et il compte une centaine de sommets situés à plus de 3 000 mètres et une quarantaine de glaciers (couvrant environ 17 000 hectares).

Il possède 740 km de sentiers entretenus et balisés, dont le GR 54 (tour de l'Oisans), et une trentaine de refuges de montagnes. Il contient de nombreux sommets dont celui de la Meije, se dressant à 3 983 m d'altitude, au-dessus du village de La Grave, le mont Pelvoux (3 946 m d'altitude) et celui de la barre des Écrins, point culminant du Parc à 4 102 m d'altitude.

 

Hydrographie

Le parc des Écrins est arrosé par une douzaine de torrents principaux, qui se jettent ensuite en deux rivières distinctes : le Drac à l'ouest et au nord et la Durance à l'est et au sud.

 

 

Affluents du Drac

 

Du plus oriental au plus occidental :

- la Romanche prend sa source du glacier de la Plate des Agneaux, à 2 143 m d'altitude. Elle se jette dans le Drac après 78,3 km.

- le Vénéon prend sa source du glacier de la Pilatte, à 2 577 m d'altitude. Il se jette dans la Romanche après 33,5 km.

l- a Bonne prend sa source au lac des Pissoux, près du refuge de Font Turbat, à 2 632 m d'altitude. Elle se jette dans le Drac après 40,1 km.

- la Malsanne prend sa source au lac du Vallon, à 2 493 m d'altitude. Elle se jette dans la Bonne après 15,4 km.

- la Séveraisse prend sa source du glacier de Chabournéou, à 2 336 m d'altitude. Après avoir arrosé la vallée du Valgaudemar, elle se jette dans le Drac après 32,9 km.

- le Drac Blanc prend sa source dans le vallon du Rougnoux, à 2 419 m d'altitude. Aussi appelé Drac de Champoléon, il rejoint - --le Drac Noir sur la commune de Champoléon.

- le Drac Noir est considéré comme la branche-mère du Drac. Celui-ci prend donc sa source dans le massif du Mourre-Froid, à 2 423 m d'altitude, et se jette dans l'Isère après 130,2 km.

 

Affluents de la Durance

Du plus oriental au plus occidental :

- la Guisane prend sa source au Col du Lautaret, à 2 552 m d'altitude. Elle se jette dans la Durance à Briançon, après 27,7 km.

- le Gyr et l'Onde forment la Gyronde, qui se jette dans la Durance après 23,6 km.

- le Fournel prend sa source au Pic de la Cavale, à 2 908 m d'altitude. Il se jette dans la Durance à l'Argentière-la-Bessée après 19,2 km.

- la Biaysse prend sa source au Col d'Orcières, à 2 611 m d'altitude. Elle se jette dans la Durance après 17,4 km.

- le Rabioux prend sa source dans le Vallon du Tissap, à 2 251 m d'altitude. Il se jette dans la Durance après 15,5 km.

- le torrent de Réallon prend sa source dans la Montagne de Charges, à 2 350 m d'altitude. Il se jette dans le Lac de Serre-Ponçon après 19,8 km.

Rivière de la ROMANCHE

La Romanche est un torrent et une rivière du sud-est de la France, dans les deux départements des Hautes-Alpes et de l'Isère, dans les deux régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Elle prend sa source au glacier de la Plate des Agneaux, dans la partie nord du massif des Écrins, et conflue dans le Drac, en rive droite, entre Champ-sur-Drac et Varces-Allières-et-Risset, au sud de Grenoble. Elle est donc un affluent secondaire de l'Isère et un affluent tertiaire du fleuve le Rhône.

 

De 78,3 km de longueur, la Romanche prend sa source sur la commune de Villar-d'Arêne à 2 000 m d'altitude, et traverse celle de La Grave dans les Hautes-Alpes, puis celles du Bourg-d'Oisans, de Livet-et-Gavet, de Vizille et de Champ-sur-Drac en Isère.

La Romanche conflue en rive droite du Drac, entre les deux communes de Champ-sur-Drac et Varces-Allières-et-Risset, à 257 m d'altitude,

Il s'agit d'un torrent alpin dont le lit est préservé dans les Hautes-Alpes car il s'y situe en majorité dans le parc national des Écrins, mais dont le cours inférieur est relativement artificialisé. En effet, son cours est barré plusieurs fois par des barrages formant des retenues (comme le lac du Chambon) avant d'être en partie canalisé afin de contourner des zones habitées (plaines du Bourg-d'Oisans et de Vizille) et de servir de moyen de production d'énergie hydraulique pour des usines de Livet-et-Gavet, désormais transformé par la centrale hydroélectrique de Romanche Gavet. La Romanche a créé, au fil des millénaires, une vallée très encaissée (entre sa source et la plaine du Bourg-d'Oisans, et entre le site de Rochetaillée et son confluent avec le Drac). Au Moyen Âge, la Romanche avait formé un lac naturel autour de Bourg-d'Oisans, qui s'appelait à l'époque Saint-Laurent du Lac.

Communes et cantons traversés

 

Dans les deux départements des Hautes-Alpes (deux communes) et de l'Isère, la Romanche traverse les seize communes1 suivantes, de l'amont vers l'aval,
- de Villar-d'Arêne (source), 
- La Grave, 
- Mizoën, 
- Les Deux Alpes, 
- Le Freney-d'Oisans, 
- Auris, 

- Le Bourg-d'Oisans, 

 

- Livet-et-Gavet, 
- Séchilienne, 
- Saint-Barthélemy-de-Séchilienne, 
- Saint-Pierre-de-Mésage, 
- Vizille, 
- Notre-Dame-de-Mésage, 
- Montchaboud, 
- Champ-sur-Drac, 
- Varces-Allières-et-Risset (confluence).

 

Soit en termes de cantons, la Romanche prend source dans le canton de Briançon traverse le canton de l'Oisans-Romanche , et conflue dans le canton du Pont-de-Claix, dans les arrondissements de Briançon et de Grenoble, et dans les intercommunalités communauté de communes du Briançonnais, CC de l'Oisans et Grenoble-Alpes Métropole.

Toponymes

 

La Romanche a donné son hydronyme au canton de l'Oisans-Romanche. De plus l'Oisans, nom du bassin versant de la Romanche, a donné son hydronyme aux quatre communes de Clavans-en-Haut-Oisans, Le Freney-d'Oisans, Saint-Christophe-en-Oisans, Le Bourg-d'Oisans.

 

Bassin versant

Le bassin versant de la Romanche s'appelle l'Oisans. La Romanche traverse neuf zones hydrographiques

 

Organisme gestionnaire

C'est le Symbi ou syndicat mixte des bassins hydrauliques de l'Isère qui s'occupe de fédérer les aménagements sur la Romanche.

Géologie

Dans les gorges de la Romanche des schistes cristallins aux schistes amphiboliques, micacés, sériciteux, talqueux, ou encore aux schistes chloriteux.

 

Affluents

La Romanche a cinquante-huit affluents référencés dont les principaux affluents sont le Vénéon et l'Eau d'Olle :

- le Vénéon) 33,5 km sur quatre communes et avec dix-huit affluents.

- l'Eau d'Olle 28,9 km sur six communes avec trente-deux affluents

Les principaux autres affluents sont :

- le Maurian 10,2 km sur la seule commune de La Grave qui traverse le lac du Goléon, avec six affluents.

- le torrent du Gâ 9,6 km sur la seule commune de La Grave avec onze affluents.

- le Ferrand 13,5 km sur trois communes avec sept affluents et qui conflue sous le lac du Chambon.

- le torrent de la Lignare 11,9 km sur quatre communes avec cinq affluents.

- La Sarenne  6,5 km sur cinq communes avec sept affluents et confluant à l'aval de Bourg-d'Oisans.

- le Ruisseau de Bâton 5,3 km sur les deux communes de Livet-et-Gavet, Allemond sans affluent.

L'Oisans

 

L'Oisans est une région des Alpes françaises située dans les départements de l'Isère et des Hautes-Alpes, correspondant à l'essentiel du bassin versant de la rivière Romanche et de ses affluents. Elle compte ainsi six vallées principales dont Le Bourg-d'Oisans est approximativement le centre. Cette ville, la seule d'une région en grande majorité rurale, se situe dans une plaine occupée jusqu'au tournant entre le XVIIe et le XVIIIe siècle par un lac glaciaire et qui sépare la Haute de la Basse Romanche. Cette dernière, et principalement la commune de Livet-et-Gavet, est devenue un pôle industriel au XXe siècle avec le développement de la houille blanche qui a permis l'essor de nombreuses industries jusque dans les années 1970.

 

Des massifs montagneux aux sommets culminant entre 3 000 et 4 000 mètres entourent l'Oisans. Le plus emblématique est la Meije, à 3 983 mètres d'altitude. L'extrémité orientale de la Haute Romanche, le col du Lautaret, à 2 058 mètres d'altitude, est à vingt kilomètres de la frontière italienne et de la plaine du Pô. Cette situation, sur la route vers la péninsule italienne, rend donc l'accès à l'Oisans stratégique depuis l'Antiquité. Les Romains dominent le peuple des Ucènes et aménagent la voie commerciale. L'exploitation minière commence à cette époque et resurgit périodiquement jusqu'au XIXe siècle. Au Moyen Âge, l'Oisans est un mandement du Dauphiné. Sa situation est également décisive lors de la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'un maquis combat l'occupant nazi puis participe à la libération de Grenoble.

La route départementale 1091, reliant Vizille à Briançon, traverse désormais l'Oisans, bien que la circulation sur celle-ci soit perturbée en 2015-2016 en raison d'un glissement de terrain qui contraint à la fermeture du tunnel du Chambon.

Une grande partie de l'économie de l'Oisans repose sur le tourisme. Quatre domaines skiables se partagent les massifs. Parmi les principales stations figurent l'Alpe d'Huez et Les Deux Alpes. Elles diversifient leurs activités en proposant des sports d'été. Quelques musées contribuent à dévoiler l'histoire et les richesses de la région. En outre, la randonnée pédestre et l'alpinisme permettent de découvrir les parties les plus préservées de l'Oisans, protégées notamment au sein du parc national des Écrins, de sites Natura 2000 et de plusieurs sites classés. En effet, en raison de son étagement altitudinal et de ses variations d'exposition au soleil, la région abrite une importante diversité d'écosystèmes. L'agriculture, qui a subi un fort déclin, est désormais tournée vers un marché de proximité.

Toponymie

 

L'Oisans tient son nom du peuple celto-ligure des Ucènes. Cette appellation est progressivement transformée en Uïssan, Uisson, Uïsan, puis Visan, cette dernière étant conservée jusqu'au XVe siècle. Les habitants sont demeurés les Uissans.

De la fin du XIXe siècle aux années 1970, le bassin de l'Oisans a souvent prêté son nom au massif qui le borde au sud, désormais connu en tant que massif des Écrins. En effet, à l'époque de la carte de Cassini et avant l'âge d'or de l'alpinisme, les dimensions et la complexité du massif empêchent de le représenter géographiquement ; il ne porte alors pas de nom. Par la suite, de nombreux sommets majeurs et points de départ d'ascensions se trouvant en Oisans, ce nom s'étend vers les vallées du sud du massif et, plus difficilement, à l'est. La création du parc national des Écrins, en 1973, est venue le supplanter progressivement6.

Géographie

 

Situation

L'Oisans est situé dans le Sud-Est de la France, à cheval entre l'extrémité sud-est du département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes et l'extrême nord-ouest du département des Hautes-Alpes en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il se trouve entre Grenoble et Briançon, à environ 150 kilomètres au sud-est de Lyon. Il fait partie de la chaîne des Alpes. La frontière italienne est à vingt kilomètres de l'extrémité orientale de l'Oisans.

Topographie

L'Oisans correspond géographiquement au bassin versant de la Romanche en amont de Séchilienne. La source de cette dernière se trouve au pied du glacier de la Plate des Agneaux sous le pic de Chamoissière, à l'ouest du col du Lautaret. Cette définition lui vaut la formule d'« Oisans aux six vallées » : ses affluents principaux sont, en rive droite,

- le Ferrand en aval du lac du Chambon,

- la Sarenne au niveau du Bourg-d'Oisans 

- et l'Eau d'Olle qui traverse Allemond,

ainsi qu'en rive gauche

- le Vénéon en aval des gorges de l'Infernet

- et la Lignarre en aval du Bourg-d'Oisans. 

Toutefois, historiquement, les alpages situés au sud du col du Glandon et du col de la Croix-de-Fer jusqu'au lac de Grand'Maison appartiennent à la province de la Maurienne de l'ancien duché de Savoie et sont donc exclus de l'Oisans ; de même, le territoire de la commune de Chantelouve, dans le Valbonnais, s'étend au nord du col d'Ornon.

L'Oisans couvre ainsi une partie des massifs de Belledonne — qui le sépare du bassin du Grésivaudan —, des Grandes Rousses et des Arves au nord, du Taillefer au sud-ouest et des Écrins au sud et à l'est. Le point culminant de la région est le pic Lory, une antécime de la barre des Écrins qui culmine à 4 088 mètres d'altitude, au fond de la vallée du Vénéon, à la limite avec la Vallouise dans le Briançonnais. Toutefois, le sommet le plus emblématique est la Meije, culminant à 3 983 mètres d'altitude entièrement entre les vallées de la Haute Romanche et du Vénéon, et surnommée la « reine de l'Oisans ». Au sud de l'Oisans se trouvent les bassins du Valjouffrey et du Valgaudemar.

La route départementale 1091, ancienne RN 91, reliant Vizille à Briançon est la principale route d'accès à ce territoire.

Géologie

 

L'Oisans se trouve au cœur de plusieurs

massifs cristallins des Alpes externes. Ceux-ci constituent des blocs del'ancien socle hercynien métamorphique (gneiss, micaschiste, migmatite) qui ont basculé au cours du Jurassique lors du rifting ayant donné naissance à la Téthys. Ils sont séparés par des hémigrabens où se nichent les vallées. L'ancienne surface d'érosion de la chaîne hercynienne se retrouve encore sous la forme de pénéplaines, par exemple au plateau d'Emparis, au glacier de Mont-de-Lans, à Chamrousse ou encore au Grand Galbert. Dans cette mer relativement profonde se forment des calcaires du Lias, que l'on retrouve notamment au Bourg-d'Oisans, à Mizoën, à La Grave et à Villar-d'Arêne.

Au Crétacé inférieur, la mer devient moins profonde mais l'Oisans se trouve sur sa marge et l'Urgonien est peu présent. Au Crétacé supérieur, la Téthys alpine se referme et une subduction se met en place. Elle s'achève à l'Éocène tandis que le début de surrection des Alpes est accompagné d'une érosion qui contribue à la formation de grès. À l'Oligocène, la collision continentale provoque le chevauchement et la fracturation des blocs alors que les roches sédimentaires se plissent, menant à la structure générale actuelle de l'Oisans.

En outre, de la houille provenant de la décomposition de fougères du Carbonifère est présente en plusieurs endroits de l'Oisans. Des granites issus de plutons du Permien sont répandus dans plusieurs zones, notamment au Rochail, dans le vallon de Lanchâtra à l'est de la roche de la Muzelle, autour de La Bérarde et aux pics de Combeynot.

Ils résultent d'un amincissement crustal. Ils sont accompagnés de la formation, par hydrothermalisme, de filons de minerais de cuivre, fer, plomb, zinc, argent, or, etc. De la dolomie née de la sédimentation dans un océan peu profond du Trias est également intercalée entre le socle cristallin et les calcaires ; elle contient des traces d'évaporite. Elle est localement surmontée par des strates de spilite déposées à la suite d'épisodes de volcanisme sous-marin annonçant l'ouverture du rift jurassique.

Au Pléistocène, l'Oisans est occupé par plusieurs glaciers. Celui de la Haute Romanche culmine au maximum de la glaciation de Mindel vers 2 600 mètres d'altitude dans les environs du col du Lautaret ; il atteint approximativement 2 250 mètres au Chambon. Sa jonction avec celui du Vénéon atteint alors un niveau de 2 100 mètres environ au niveau du Bourg-d'Oisans puis remonte d'une centaine de mètres en raison de la confluence avec le glacier de l'Eau d'Olle au verrou de Rochetaillée. L'épaisseur du glacier rissien est moindre. Ce verrou est donc responsable de l'ombilic glaciaire de Bourg-d'Oisans et de l'apparition d'un lac après la dernière glaciation. Le glacier est ensuite évacué par la Basse Romanche, et éventuellement par des diffluences en rive gauche, vers le glacier de l'Isère. Le lac est progressivement comblé jusqu'à la seconde moitié du IIe millénaire.

La quasi-totalité du territoire de l'Oisans est situé en zone de sismicité no 3, comme l'ensemble du secteur géographique du Sud-Est du département de l'Isère. Au niveau du département des Hautes-Alpes, le massif se situe aux limites de la zone de sismicité no 4.

Climat

 

Le Haut Oisans est soumis à un climat de type montagnard continental, présentant des étés relativement secs et chauds et des hivers froids avec des températures moyennes de −4 °C à 2 400 mètres d'altitude en cette saison. Situé au cœur des Alpes françaises, il connaît un phénomène d'ombre pluviométrique, avec seulement 800 millimètres de précipitations moyennes entre Besse et Saint-Christophe-en-Oisans. Cette seconde commune a toutefois bénéficié, à 1 570 mètres d'altitude, d'un enneigement au sol deux fois supérieur à celui d'Autrans (1 050 m), de 1961 à 1990, avec un maximum de 80 centimètres en février. Elle a également connu, sur la même période, le record de précipitations neigeuses en une journée, avec 80 centimètres tombés le 21 mars 1971.

Une influence océanique se fait en revanche sentir dans la Basse Romanche et la plaine du Bourg-d'Oisans, avec 1 400 millimètres environ de précipitations par an. Cette dernière est la zone la plus chaude du territoire, avec des températures comprises en moyenne entre 2 et 4 °C en janvier et entre 20 et 22 °C en juillet.

Écosystème

 

L'Oisans abrite une grande variété d'écosystèmes. Les adrets, comme ceux de la Romanche et de la combe de Malaval, sont globalement secs et ensoleillés. Ils présentent des pelouses pionnières sur rocailles à joubarbes et orpins, des prairies et pelouses sèches, des landes et fruticées xérophiles à genévriers, des associations d'éboulis et escarpements rocheux siliceux et parfois localement calcaires et xérothermophiles.

L'ubac abrite des boisements de mélèze au bas des versants, des aulnaies dans les couloirs d'avalanches et les pentes, des landes subalpines à airelles, des landes froides à camarine, des rhodoraies à Rhododendron ferrugineux, des fourrés de saules arbustifs arctico-alpins, des mégaphorbiaies, des prairies subalpines et pelouses alpines, des formations de combes à neige à saules nains, des pelouses pionnières des dalles rocheuses et débris, des associations végétales de moraines et éboulis ou de parois rocheuses.

Les abords froids des torrents possèdent des boisements d'Aulne blanc et de Frêne élevé en galerie. Des milieux humides se retrouvent également en altitude autour des lacs, tourbières et marais du massif du Taillefer.

Le plateau d'Emparis a une grande variété de formations végétales : des prairies subalpines à Fétuque paniculée, des pâturages à Nard raide, des pelouses alpines à Laîche toujours verte, Seslérie bleue et Fétuque violette, des formations de combe à neige à saules nains, des landes subalpines à éricacées, des landes froides d'altitude, des rocailles avec formations pionnières, des éboulis calcaires et siliceux, des escarpements rocheux et associations saxicoles et de milieux humides couvrent le plateau.

L'étage subalpin abrite de façon éparse le Pin cembro et le Pin à crochet. Seuls des lichens colonisent les sommets les plus élevés.

 

Flore

De nombreuses espèces réglementées de plantes à fleurs ont été recensées dans les différentes zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) :

- la Dauphinelle fendue (Delphinium fissum),

- la Gagée jaune (Gagea lutea),

- le Physosperme de Cornouailles (Physospermum cornubiense),

- l'Ancolie des Alpes (Aquilegia alpina, endémique),

- la Laîche bicolore,

- l'Œillet négligé (Dianthus pavonius),

- le Panicaut des Alpes (Eryngium alpinum, endémique),

- la Gentiane jaune (Gentiana lutea),

- le Saule à dents courtes (Salix breviserrata),

- le Trèfle des rochers (Trifolium saxatile, endémique),

- l'Avoine odorante (Hierochloe odorata)

- ou encore le Lys orangé (Lilium bulbiferum var. croceum).

- Le Saule blanchâtre (Salix laggeri),

- le Silène du Valais (Silene vallesia),

- le Buplèvre étoilé (Bupleurum stellatum),

- la Campanule du Mont-Cenis (Campanula cenisia),

- la Fétuque bigarrée (Festuca acuminata),

- la Fétuque jaunâtre (Festuca flavescens),

- le Gaillet oblique (Galium obliquum),

- le Gaillet des Alpes occidentales (Galium pseudohelveticum),

- la Pédiculaire du Mont-Cenis (Pedicularis cenisia),

- la Raiponce à feuilles de scorsonère (Phyteuma scorzonerifolium),

- la Valériane des débris (Valeriana saliunca),

- la Véronique d'Allioni (Veronica allionii),

- la Pensée du Mont-Cenis (Viola cenisia),

- la Centaurée à un capitule (Centaurea uniflora)

- et le Myosotis nain (Eritrichium nanum) ne sont pas réglementés mais ont une distribution endémique.

 

Le Polystic à aiguillons (Polystichum aculeatum) est une espèce de fougère également réglementée, comme le Lycopode sélagine (Huperzia selago) qui est une autre espèce de plante vasculaire.

Faune

Plusieurs espèces réglementées de mammifères ont été recensées dans les différentes zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) :

- le chamois (Rupicapra rupicapra),

- le Bouquetin des Alpes (Capra ibex),

- la Musaraigne aquatique (Neomys fodiens),

- l'Oreillard roux (Plecotus auritus),

- le Lynx boréal (Lynx lynx)

- ou encore le Lièvre variable (Lepus timidus).

 

Parmi les oiseaux figurent

- la Bécasse des bois (Scolopax rusticola),

- le Faucon pèlerin (Falco peregrinus),

- le Lagopède alpin (Lagopus muta)

- la Perdrix bartavelle (Alectoris graeca)

- le Hibou grand-duc (Bubo bubo)

- le Martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis),

- le Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax),

- le Bruant ortolan (Emberiza hortulana),

- le Bruant fou (Emberiza cia),

- l'Aigle royal (Aquila chrysaetos),

- le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus),

- l'Autour des palombes (Accipiter gentilis),

-le Tétras lyre (Tetrao tetrix),

- la Caille des blés (Coturnix coturnix)

- la Nyctale de Tengmalm (Aegolius funereus),

- la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio),

- le Cincle plongeur (Cinclus cinclus),

- le Monticole merle-de-roche (Monticola saxatilis),

- la Rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris),

- le Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus),

- la Niverolle alpine (Montifringilla nivalis),

- le Tarin des aulnes (Spinus spinus)

- et le Sizerin flammé (Acanthis flammea).

Le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata) est une espèce d'amphibien également réglementée.

Enfin, parmi les insectes figurent l'apollon (Parnassius apollo).

Population

 

L'Oisans compte un peu plus de 10 000 habitants sur 21 communes. Le Bourg-d'Oisans est la plus peuplée et la seule ville du territoire ; elle se trouve approximativement au centre des six vallées. Le peuplement est très inégalement réparti : les cinq communes les plus peuplées regroupent 70 % de la population et la moitié des communes compte moins de 200 habitants.

 

Linguistique

La région est partagée entre les domaines linguistiques traditionnels du francoprovençal et du nord-occitan. Un atlas linguistique parlant, réalisé par l'Université Stendhal de Grenoble présente les parlers de Saint-Christophe-en-Oisans de l'Alpe-de-Vénosc.

Alors que l'occitan du Briançonnais connaît une forte influence francoprovençale, avec une chute ou un amuïssement des consonnes finales, le parler de l'Oisans est plus conservateur (en particulier sur le s du pluriel), à l'instar de l'occitan vivaro-alpin qui les conserve. D'autres traits phonologiques, tels la palatalisation du l et le rhotacisme du n intervocalique (luna > lura en Briançonnais et luro en Oisans) laissent deviner une importante communication vers le Briançonnais, non seulement par le col du Lautaret mais aussi vers Vallouise.

Gastronomie

 

L'Oisans possède quelques spécialités culinaires, parfois adaptées de régions voisines : les ganèfles (pommes de terre râpées, ajoutées d'œuf et pochées à l'eau), les crozets de l'Oisans, les farcis (à base de poireaux, d'épinards ou de bettes), la potée au chou-rave, le gratin dauphinois, la tarte aux myrtilles ou encore le génépi. Certains villages ont des plats ou aliments typiques qui leur sont propres, tels le pain bouilli à Villar-d'Arêne. Les compositions de certains plats et leurs noms peuvent également varier d'un village à un autre, et d'une vallée à une autre.

Histoire

 

De la Préhistoire à l'Antiquité

Les traces les plus anciennes d'habitat temporaire en Oisans, découvertes au lac du Poursollet (1 649 m) dans le massif du Taillefer, remontent vers les VIIe-VIe millénaire av. J.-C., au Mésolithique ; elles sont l'œuvre de chasseurs. Si la Révolution néolithique s'accompagne de l'arrivée de paysans dans les vallées de l'Isère, du Drac et de la Durance au Ve millénaire av. J.-C., les alpages de l'Oisans ne conservent aucune trace de domestication, les bergers laissant peu de vestiges.

La première trace d'exploitation minière est attestée près de Vaujany, dans les Grandes Rousses, au début du IIe millénaire av. J.-C. et correspond au Bronze ancien ; de la chalcopyrite et de la tétraédrite sont extraites. Un dépôt d'objets en bronze datant du début du Ier millénaire av. J.-C. est retrouvé au-dessus de Villar-d'Arêne, à 1 950 mètres d'altitude. Les preuves les plus anciennes d'habitat permanent ou semi-permanent remontent au VIIIe siècle av. J.-C. avec des artéfacts en terre cuite, en bronze et en cuivre trouvés à Mont-de-Lans et Villard-Notre-Dame, certains importés et mettant en évidence un commerce entre la péninsule italienne et l'Ouest de la France. Par analogie avec la protohistoire en Savoie et dans les Alpes du Sud, ce peuplement accompagne probablement une volonté de trouver des zones de refuge en montagne, autour de places fortes.

Les tombes du Hallstatt, entre les VIIe et IIIe siècles av. J.-C., témoignent d'une forte prospérité et d'une certaine technicité dans la production de bijoux. En revanche, durant La Tène, le commerce laisse peu de vestiges, notamment par rapport à la Maurienne voisine.

Avant la conquête romaine, l'Oisans est habité par les Ucènes (en latin : Ucennii), peuple celto-ligure indépendant des Alpes qui contrôle la voie commerciale du col du Lautaret, et donc vers la plaine du Pô via le col de Montgenèvre. Ils établissent des relations commerciales avec le peuple gaulois des Allobroges. Leur frontière est matérialisée au poste nommé Fines, à Gavet. Sous l'Empire romain, l'ancienne voie est aménagée pour en faire l'axe de communication carrossable le plus court entre les cités antiques de Rome et de Lyon, via Grenoble et Vienne. Au hameau de Bons, à Mont-de-Lans, se trouvent encore les vestiges d'une porte sur le chemin romain. Le cuivre, le fer et, dans une moindre quantité, l'or et l'argent sont exploités. À la mine de Brandes, à l'Alpe d'Huez, est édifié un fortin pour protéger l'accès par la voie romaine.

Du Moyen Âge à l'époque moderne

 

Au haut Moyen Âge, le centre stratégique de la vallée est probablement le castrum Sageti, ou château du Fayet, sur l'actuelle commune de La Garde ; elle est le siège d'une paroisse. L'Oisans est alors une possession du comté de Grenoble puis du comté d'Albon. La plaine d'Oisans est alors en partie occupée par le lac Saint-Laurent, que les voies de communication contournent ; il est par moments navigable et possède un port, son niveau et son étendue changeant au fil des siècles.

Au XIe siècle, un prieuré existe au Bourg-d'Oisans, alors appelé Saint-Laurent-du-Lac, appartenant au diocèse de Grenoble. Un château y est construit au XIIe ou au XIIIe siècle. En 1219, la rupture du barrage naturel formé par les cônes torrentiels de la Vaudaine et de l'Infernet, à Livet, provoque l'inondation de Grenoble mais la plaine du Bourg-d'Oisans est ainsi vidangée, bien qu'elle continue épisodiquement à être inondée au gré des crues, des alluvions et des endiguements jusqu'au XVIIe voire au XVIIIe siècle.

Sur ce sol rendu cultivable, le village devient le chef-lieu du mandement de l'Oisans, le plus vaste du Dauphiné de Viennois puis de la province du Dauphiné, et le demeure jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Le dauphin prélève l'impôt, dont la taille et la corvée royale, et exerce la justice. Un péage est établi en 1339.

L'Oisans connaît alors une situation autonome relativement comparable à celle des Escartons de Briançonnais. Le territoire est divisé en dix-neuf communautés, du fait de sa situation géographique isolée et de sa difficulté d'accès depuis les basses vallées. Oulles a toutefois fait partie un temps du mandement de Séchilienne alors que le Rivier-d'Allemont a fait partie de la seigneurie de Theys. Après la Révolution française, les communes de La Grave et de Villar-d'Arêne réclament leur rattachement aux Hautes-Alpes en espérant bénéficier ainsi du statut avantageux des Escartons, mais leurs privilèges sont rapidement abolis.

 

Du XIVe au XVe siècle, l'exploitation minière assure le développement de l'Oisans : argent à Brandes, Saint-Christophe-en-Oisans, Ornon et l'Alpette à Oz, plomb à Villar-d'Arène, Vénosc, Ornon, Bourg-d'Oisans, la combe de Malleval à La Grave, l'Alpette et Articol à Allemond, cuivre à Villar-d'Arène, Cuculet à Mont-de-Lans, l'Alpette, les Petites Rousse à Oz et l'Armentier à La Garde, du fer à Vénosc, l'Armentier et Articol, du charbon à Vénosc et Cuculet, de l'ardoise à Ornon. Avec la découverte d'or parmi des cristaux de roche à la Gardette, à Villard-Notre-Dame, en 1717 puis d'argent aux Chalanches, à Allemond, à partir de 1767, les sites rouvrent pendant un temps. Finalement, l'exploitation pour les collectionneurs de minéraux de quartz, mais également de galène et de chalcopyrite, s'avère plus lucrative et se prolonge au XIXe siècle. Du nickel et du cobalt sont tardivement extraits des déchets miniers.

 Le Dauphiné est une terre où la Réforme protestante a trouvé un écho favorable dès le XVIe siècle et l'Oisans comporte plusieurs temples protestants. Le territoire connaît les guerres de religion et, à la suite de la révocation de l'édit de Nantes en 1685 par le roi Louis XIV et aux persécutions et dragonnades, de nombreux habitants sont obligés de se convertir au catholicisme tandis que d'autres huguenots fuient en exil malgré la traque dont ils font l'objet.

Refuge du PROMONTOIRE

Époque contemporaine

 

Une fabrique de toile de coton s'installe au Bourg-d'Oisans au début du XIXe siècle, puis deux filatures de soie en 1870 et 1884. De plus, 17 ardoisières, 21 scieries mécaniques et 31 moulins ou meule sont dénombrés dans son canton. Toutefois, l'industrie se développe réellement au cours du XXe siècle avec l'apparition de la houille blanche. Des usines d'hydroélectricité, dont sept rien qu'à Livet-et-Gavet, alimentent des industries de papeterie, d'électrochimie, d'électrométallurgie et de production d'obus se développent, principalement dans la Basse Romanche sur la commune de Livet-et-Gavet, créant ainsi tout au long de la vallée une véritable cité industrielle symbolisée par la centrale des Vernes de Charles Albert Keller.

Le barrage du Verney est construit dans ce contexte et exploité par la Société hydroélectrique de l'Eau d'Olle fondée en 1907. Au fil du temps, une importante main-d'œuvre venue d'Italie, de prisonniers de guerre allemands, de travailleurs chinois, d'exilés soviétiques, polonais, roumains, yougoslaves, albanais, bulgares et tchécoslovaques, de réfugiés italiens et espagnols fuyant le fascisme, et enfin d'immigrés algériens et portugais est employée. De nombreux logements sont construits dès le milieu des années 1920 et sont accompagnés d'une politique sociale. Si le trafic par le col du Lautaret dans la Haute Romanche diminue fortement dès 1884 par l'ouverture de la ligne de Veynes à Briançon couplée à la ligne des Alpes, le transport des hommes, des matériaux et des matières premières dans la Basse Romanche est en revanche facilité par la mise en service, en 1893-1894, de la ligne de Jarrie à Bourg-d'Oisans.

Toutefois, après la Première Guerre mondiale, cette dernière requiert d'importants travaux et, avant la Seconde Guerre mondiale, elle est déjà concurrencée par les camions. Son exploitation cesse progressivement à partir de 1946. Le barrage du Chambon est mis en service en 1935 et associé à celui du Clapier pour la restitution des eaux de la Romanche en aval. Plusieurs hameaux sont engloutis lors de la mise en eau. Bon nombre des usines ferment à partir des années 1970. Le barrage de Grand'Maison est mis en service en 1988 et couplé à celui du Verney pour constituer une station de pompage-turbinage et la plus puissante centrale hydroélectrique de France.

Le XIXe siècle a aussi vu l'essor de l'alpinisme dans le massif des Écrins, avec la conquête de nombreux sommets.

Des alpinistes de renom parcourent les montagnes. Le 16 août 1877, Pierre Gaspard (dit « Gaspard de la Meije »), un guide issu de Saint-Christophe-en-Oisans, son fils et Emmanuel Boileau de Castelnau réalisent la première ascension de la Meije. Le hameau de La Bérarde, au cœur du massif des Écrins, est pendant plusieurs décennies un haut lieu de l'alpinisme ; en 1950, il est encore cité comme « second centre français de l'alpinisme » après Chamonix.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'Oisans, à l'instar du Vercors, devient un haut-lieu de la résistance intérieure française face à l'occupation nazie. Il constitue le premier des six secteurs de l'Armée secrète dans le département, lui-même divisé en trois sous-secteurs : Grenoble, Basse Romanche et Uriage.

En février 1943, le capitaine André « Lanvin » Lespiau est affecté à Jarrie avec la 14e compagnie indochinoise (travailleurs ou tirailleurs) du 1er sous-groupement du 1er des Groupements militaires d'indigènes coloniaux rapatriables. Le commandant « Sylvain » de Reyniès, alors chef militaire départemental de l'Isère, lui confie aussitôt le sous-secteur de la Romanche puis, en décembre de la même année, le secteur entier. Il est rejoint par de nombreux Africains venus des colonies françaises et d'étrangers, en plus des jeunes français fuyant le service du travail obligatoire. Le maquis mène des actions de guérilla. À l'été 1944, il compte plus de 1 500 hommes mais, par sa connaissance du terrain et ses actions rapidement menées, Lanvin parvient à faire croire aux Allemands, prudents, que les effectifs sont dix fois plus nombreux. Toutefois, fin juillet, le maquis du Vercors tombe et les Allemands encerclent puis, début août, envahissent l'Oisans par ses cols. L'hôpital chirurgical des Forces françaises de l'intérieur à L'Alpe-d'Huez est évacué et les blessés sont pourchassés. Toutefois, le 15 août, le débarquement de Provence contraint les Allemands à se replier ; plusieurs centaines d'entre eux sont encerclés et faits prisonniers à Vizille par la contre-attaque des maquisards. Lanvin donne l'ordre aux résistants grenoblois de participer à la libération de leur ville, qui est effective le 22 août.

 

Début 2015, une partie de l'éperon rocheux surplombant le tunnel du Chambon, construit en 1935, sur la route départementale 1091, est sujette à un glissement de terrain qui met en péril l'intégrité physique du tunnel avec des déformations, des affaissements de la chaussée et l'effondrement d'une partie de la voûte, ce qui oblige les autorités locales à fermer la route le 10 avril. Pour un temps, il n'existe aucun itinéraire secondaire, ce qui coupe la Haute Romanche, en premier lieu les villages de La Grave et Villar-d'Arêne, du reste de la vallée et de l'agglomération grenobloise, mettant en péril son économie touristique. Cela perturbe également le trafic depuis l'Italie. Des déviations de plusieurs heures par d'autres routes sont conseillées, et une liaison fluviale est mise en place dans l'urgence sur le lac du Chambon alors que des travaux de consolidation du tunnel sont engagés. 

Ces derniers sont rapidement interrompus, après qu'il a été démontré que le mouvement géologique est d'une ampleur nécessitant la dérivation complète du tunnel. Le tracé de la 20e étape du Tour de France 2015, initialement prévu pour passer par le tunnel, est modifié à cause de la fermeture de la route, sa réouverture étant impossible avant le déroulement de l'épreuve cycliste. En novembre 2015, la route de secours 1091 est ouverte sur l'autre rive du lac, sur le tracé d'une piste forestière modifiée dans l'urgence. Cette route étroite est conçue pour la desserte locale et soumise à une réglementation spécifique. Les travaux de percement du tunnel de dérivation, menés par le département de l'Isère, commencent en mai 2016. Ce tunnel de dérivation est creusé plus profondément dans la montagne et permet d'éviter la zone fragilisée. À l'hiver 2016-2017, a lieu une réouverture temporaire du tunnel, encore en travaux, afin de permettre le passage des automobiles pour la saison de sports d'hiver, la route de secours étant close pendant cette période. La fin des travaux et l'ouverture définitive du tunnel ont eu lieu le 15 décembre 2017.

Ligne de Jarrie à Bourg-d'Oisans

 

La ligne de Jarrie à Bourg-d'Oisans était une ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique du département de l'Isère, concédée à la Société des VFD en 1893 et reliant la Gare de Jarrie - Vizille située sur la commune Jarrie au Bourg-d'Oisans en empruntant la vallée de la Romanche.

Cette ligne est ouverte au service voyageurs et marchandises le 2 juillet 1894.

Cette ligne avait pour objectif de désenclaver la vallée de la Romanche et de desservir les nombreuses industries qui s'y trouvaient.

À la Gare de Jarrie - Vizille, elle était connectée au réseau PLM sur la ligne des Alpes, et rejoignait à Vizille la ligne des VFD Grenoble - Vizille par Uriage-les-Bains et Gières.

Histoire

La concession accordée à la Société des Voies Ferrées du Dauphiné (VFD) de 1893 à 1919 fut transférée à la Régie départementale des Voies Ferrées du Dauphiné (VFD) à partir de 1920.

En 1907, le tonnage transporté s'élève à 140 000 tonnes contre 40 000 en 1896, il est de 375 000 tonnes à la fin de la guerre et de 160 000 tonnes en 1938.

Au début des années 1930 une déviation est mis en place à vizille pour éviter la traversée des trains de marchandises dans la ville.

Cette ligne fut fermée à partir de 1946, et des autocars Chausson remplacèrent les rames voyageurs le 1er août 1946 entre Vizille et Bourg-d'Oisans et le 1er décembre 1946 entre Jarrie et Vizille.

En 1951, la ligne Grenoble-Vizille par Uriage-les-Bains est fermée à tout trafic.

Le tronçon Jarrie - Vizille-Terrasse, est mis à double écartement voie normale et voie métrique en 1949. Il a été utilisé jusqu'à récemment pour le fret. Cependant l'activité de la voie métrique cesse totalement en 1964 entre Livet et Bourg-d'Oisans.

Le tronçon à voie normale est fermé au milieu des années 2000, en 2009 une locomotive était encore visible en gare de Vizille Terrasse.

Infrastructure

La voie ferrée est établie sur la route sur la totalité de son parcours (hormis sur la déviation de vizille de 1931), ce qui explique sa construction très rapide.

En effet le premier tronçon Vizille-Rioupéroux fut ouvert en décembre 1893, un an seulement après l'obtention de la concession. Le reste de la ligne est ouvert en juin 1894.

 

Vestiges et matériels préservés

La ligne est encore visible le long de la route nationale 91 jusqu'à Jarrie, et la réutilisation de son emprise pour un tram-train est parfois évoquée.

La ligne n°3000 : Bourg d’Oisans - Vizille - Grenoble d'autocars de Transisère, le réseau interurbain de l'Isère, est un lointain successeur de la ligne des VFD. La gare de Bourg-d'Oisans, préservée, est d'ailleurs un arrêt des cars Transisère.

Glissement de terrain du Chambon

 

Le glissement de terrain du Chambon est un éboulement de roches actif depuis avril 2015, situé en France, en Isère, au-dessus du lac du Chambon, sur la commune de Mizoën.

 

Géographie

Le glissement de terrain est situé dans les Alpes françaises, dans le Sud-Est du département de l'Isère, sur la commune de Mizoën, juste en aval des hameaux des Aymes et de Singuigneret. Il affecte une portion de 280 mètres de longueur pour 100 mètres de largeur du flanc méridional d'un sommet du massif des Arves, juste à l'est d'un éperon rocheux qui plonge dans le lac du Chambon situé en contre-bas. Le volume de roche affecté par les mouvements de terrain est estimé à 800 000 m3, soit 2 millions de tonnes ; ces roches sont des schistes noirs relativement friables.

 Le bloc rocheux mis en jeu dans le glissement est traversé par le tunnel du Chambon emprunté par la route départementale 1091. Le tunnel est endommagé par le phénomène, et son intégrité physique est fortement remise en cause avec l'apparition de fissures et d'affaissements de la route et de la voute, obligeant les autorités locales à fermer cette portion routière dès la découverte du phénomène géologique.

Depuis sa découverte, la vitesse du glissement augmente, confirmant les craintes d'un éboulement, massif ou par phases, dans le lac de retenue situé en contre-bas. Un tel scénario ne présenterait cependant aucun danger pour le barrage ni les populations situées en aval. La vague de 1,5 à 4 mètres de hauteur engendrée par la masse de matériaux entrant dans le lac se dirigerait en effet vers la rive opposée, inhabitée et ne faisant l'objet d'aucun enjeu économique, et n'affecterait le barrage que par rebond. Ces vagues sont en revanche un risque important pour la navigation.

 

Histoire

Le glissement de terrain a vraisemblablement commencé quelques années avant sa découverte au printemps 2015 mais avec une vitesse ne dépassant pas quelques centimètres par an, ce qui explique qu'il soit passé inaperçu jusqu'à cette date. Début mai 2015, des fissures sont découvertes dans le tunnel du Chambon et sont rapidement interprétées comme des conséquences du mouvement du substratum rocheux. Des signes du mouvement sont alors mis en évidence en surface au-dessus du tunnel, avec des fissures dans le sol.

 

Les études entreprises concluent rapidement qu'une intervention humaine, que ce soit pour stopper ou pour accélérer le mouvement de terrain, se révélerait inefficace. La route et le tunnel sont donc fermés le 10 mai pour laisser faire le glissement de terrain jusqu'à sa stabilisation. Le trajet de la 20e étape du Tour de France 2015 qui devait passer par le tunnel le 25 juillet est par conséquent modifié. Moins anecdotiquement, les habitants de la haute vallée de la Romanche, notamment ceux du village de la Grave dont l'activité est fortement liée au tourisme, sont coupés du bassin grenoblois. Leurs autres voies d'accès routières, en direction de Briançon ou de la Maurienne, passent par les cols du Lautaret et du Galibier. Le premier peut occasionnellement être fermé après une grosse chute de neige, isolant alors complètement la vallée.

Le second l'est plusieurs mois par an chaque hiver, obligeant alors à un détour encore plus long par le col de la Croix-Haute ou par l'Italie. Des navettes héliportées sont mises en place pour les habitants, en attendant qu'un itinéraire d'urgence par la rive gauche du lac soit aménagé. Ce dernier devient opérationnel en novembre mais il est exposé aux avalanches, et devra donc probablement être fréquemment fermé en hiver.

Fin juillet 2015, alors que l'écroulement principal attendu au début du mois n'a toujours pas eu lieu, le niveau du lac est progressivement relevé de 10 mètres sur 15 jours afin de déstabiliser la base du décrochement. Vers la fin de la nuit du 26 au 27 juillet, 400 000 m3 de roches ont glissé dans le lac, laissant une masse rocheuse instable de 200 000 m3 sur le versant de la montagne.

En 2017, le tunnel traversant la montagne sous le glissement de terrain fait l'objet de travaux ; la réouverture définitive de celui-ci et de la route départementale 1091 a lieu le 15 décembre 2017.

Le Vénéon

 

Le Vénéon est un torrent situé dans le département de l'Isère, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et un affluent gauche de la Romanche dans le bassin du fleuve le Rhône, par le Drac et l'Isère.

 

Géographie

D'une longueur de 33,5 kilomètres, la source est située au pied des glaciers de La Pilatte (dominé par Les Bans, (3 669 m) et du Chardon (descendant des Rouies, (3 589 m) et à l'ouest de la barre des Écrins (4 102 m).

Il traverse La Bérarde, Saint-Christophe-en-Oisans, Venosc avant de confluer dans la Romanche en amont du Bourg-d'Oisans, à 735 mètres d'altitude, près du lieu-dit le Buclet et juste en dessous de Villard-Notre-Dame.

Communes et cantons traversés

Dans le seul département de l'Isère, le Vénéon traverse les trois communes, dans un seul canton, dans le sens amont vers aval, de Saint-Christophe-en-Oisans (source), Les Deux Alpes,  Le Bourg-d'Oisans (confluence). L'ancienne commune de Venosc est désormais regroupée dans Les Deux Alpes depuis 2014.

Soit en termes de cantons, le Vénéon prend source et conflue dans le même canton de l'Oisans-Romanche dans l'arrondissement de Grenoble, dans l'intercommunalité la communauté de communes de l'Oisans.

Saint-Christophe-en-Oisans

 

La commune de Saint-Christophe-en-Oisans, traversée par le 45e parallèle nord, est de ce fait située à égale distance du pôle Nord et de l'équateur terrestre (environ 5 000 km).

 

Localisation

Saint-Christophe-en-Oisans est la commune la plus à l'est du département de l'Isère. La ville la plus proche est Le Bourg-d'Oisans.

Le territoire de la commune s'étend sur 123,5 km² ce qui en fait la plus grande superficie communale du département de l'Isère. Il occupe toute la haute vallée du Vénéon au cœur du massif des Écrins, dans les Alpes françaises. On y trouve 128 sommets de plus de 3 000 mètres d'altitude, dont la Meije et le pic Lory.

Saint-Christophe-en-Oisans occupe à lui seul un cinquième de la superficie du parc national des Écrins.

Une partie du domaine skiable de la station des Deux Alpes s'étend sur le territoire de la commune (Glacier de Mont-de-Lans).

 

Saint-Christophe-en-Oisans est le départ idéal pour de nombreux itinéraires de courses en altitude. À la sortie du bourg en montant vers le hameau de la Bérarde, une route souvent étroite chemine en lacets et se termine par un espace de parking qui constitue le départ du sentier du vallon de la Selle. Dans le fond du vallon, à 3 h de marche environ du parking se trouve le refuge de la Selle, départ de nombreuses et très belles courses : le Râteau, la Brèche du Replat...

Communes limitrophes

Située à la limite du département de l'Isère, Saint-Christophe-en-Oisans a des communes limitrophes dans ce département ainsi que dans celui des Hautes-Alpes, en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

 

Sites géologiques remarquables

En 2014, plusieurs sites géologiques remarquables sont classés à l'« Inventaire du patrimoine géologique » :

- Le « granite du Cray dans le cirque du Soreiller » est un site d'intérêt plutonique de 80,63 hectares qui se trouve sur le versant sud de la vallée du Vénéon. Il est classé « trois étoiles » à l'« Inventaire du patrimoine géologique » ;

- L'effleurement de « diorite quartzitique de la Combe du Plaret » est un site de 20,72 hectares dans le cirque glaciaire du Plaret. D'intérêt plutonique, il est classé « deux étoiles » à l'« Inventaire du patrimoine géologique » ;

- L'effleurement d'« eclogites et magmatites du Vénéon » est un site de 0,47 hectare, en proximité du camping des Fétoules. Remarquable pour le métamorphisme, il est classé « deux étoiles » à l'« Inventaire du patrimoine géologique » ;

- Le « panneau de gneiss pincé entre deux granites à la Tête du Rouget » est un site géologique remarquable de 79,98 hectares, à la Tête du Rouget et Les Clots. D'intérêt plutonique, il est classé « deux étoiles » à l'« Inventaire du patrimoine géologique » ;

- L'« escarpement sous-marin jurassique du Vallon de Lanchâtra » est un site d'intérêt tectonique de 2,22 hectares classé « trois étoiles » ;

- Le « cirque glaciaire de la Pilatte » » est un site d'intérêt géomorphologique de 313,15 hectares, classé « trois étoiles » à l'« Inventaire du patrimoine géologique » ;

- Le « glacier de Bonne Pierre » est un site d'intérêt géomorphologique de 579,84 hectares, classé « deux étoiles » à l'« Inventaire du patrimoine géologique ».

Lieux-dits et écarts

Saint-Christophe-en-Oisans compte un bourg principal nommé La Ville et plusieurs hameaux, dont le plus important est celui de La Bérarde.

L’ancien hameau de « bérards » (bergers de moutons), au confluent du Vénéon et du torrent des Étançons est devenu le camp de base pour les ascensions du massif (La Meije, la barre des Écrins, l'Ailefroide, Le Râteau, etc.) : c’est La Bérarde.

Parmi les autres hameaux, de moindre taille, se trouvent Le Puy, Les Granges, La Bernardière, Pré Clot, Le Clot, Champébran, Champhorent, Lanchâtra, Les Étages.

Histoire

L'histoire de la commune a évolué avec celle plus générale de l'Oisans et du Dauphiné (Dauphiné de Viennois, puis province du Dauphiné).

La population de la commune a longtemps vécu de l'agriculture et l'élevage. Il a aussi existé dans la commune une émigration saisonnière, certains hommes se faisant notamment colporteurs.

L'histoire de Saint-Christophe-en-Oisans est également liée à l'histoire de l'alpinisme dans le massif des Écrins, et l'une de ses figures marquantes est le guide Pierre Gaspard, qui a notamment réalisé la première ascension de la Meije le 16 août 1877 avec son fils et l'alpiniste Emmanuel Boileau de Castelnau. Le hameau de La Bérarde est pendant plusieurs décennies un haut lieu de l'alpinisme ; la Société des touristes du Dauphiné y ouvre un châlet-hôtel en 1887 ; et entre les deux guerres mondiales, le hameau sera la deuxième station française d'alpinisme. En 1950, elle était encore citée comme « second centre français de l'alpinisme » après Chamonix.

Le début du XXe siècle voit l'exode rural atteindre la commune et au fil des ans, si bien que certains hameaux isolés sont abandonnés. En 1928 est ouverte la route moderne qui parcourt la vallée. Ce siècle a également vu l'apparition sur le territoire de la commune du parc national de la Bérarde en 1913. Plus tard, en 1973, viendra la création du parc national des Écrins, qui comprend notamment une partie de la commune.

Pierre Gaspard

 

Pierre Gaspard, né le 27 mars 1834 à Saint-Christophe-en-Oisans  et mort le 16 janvier 1915 dans ce même village, est un alpiniste français. Il réalise la première ascension de la Meije le 16 août 1877 avec son fils et Emmanuel Boileau de Castelnau ; ascension suivant l'arête du promontoire, qui deviendra la voie « normale ».

 

Biographie

Pierre Gaspard, fils de Gaspard Hugues originaire de Châteauneuf-d'Entraunes et de Claudine Turc, est né au cœur du massif des Écrins. Surnommé « père Gaspard », en tant que guide, ses deux plus importants clients sont Emmanuel Boileau de Castelnau et Henry Duhamel. W.A.B. Coolidge fit appel à lui pour sa première ascension de l'aiguille du Plat de la Selle en 1876 :

« Le dimanche, 2 juillet, quoique d'une splendeur éclatante, fut consacré à un repos bien mérité. Notre premier soin fut d'engager un chasseur nommé Pierre Gaspard pour nous guider au sommet de l'Aiguille du Plat, qu'il disait avoir atteint lui-même. [...] Gaspard est un bon guide et un compagnon amusant : j'ai été tout à fait content de lui. »

Une photo prise lors de la fête de la Société des touristes du Dauphiné le 15 août 1878 au col du Lautaret montre Pierre Gaspard père et fils avec l'équipe de W. A. B. Coolidge (photo Jacques Garin, collection Museum départemental, Gap). Avec Duhamel, outre l'ascension du pic Gaspard en 1878, il ouvre en 1880 une voie dans la face sud de la Barre des Écrins depuis La Bérarde et l'année suivante un nouvel itinéraire sur le versant sud-est de l'aiguille du Plat de la Selle. Avec Boileau de Castelnau, Gaspard constitue probablement la plus brillante cordée connue jusque-là, pendant les saisons 1876 et 1877, réalisant une dizaine de premières. Mais le plus fameux exploit de cette équipe est la première ascension du Grand Pic de La Meije le 16 août 1877. Devenu célèbre, Gaspard se trouve dès lors fort sollicité au point qu'il est nécessaire de le retenir longtemps à l'avance. En 1885 il ouvre un nouvel itinéraire à la Meije par l'arête de la Brêche. Jusqu'à un âge avancé, le « père Gaspard » continue de courir la montagne et d'emmener des clients, au moins jusqu'en 1913.

Ascensions

- 1876 - Tête des Fétoules, le 19 août

- 1876 - Tête de l'Étret, le 4 septembre

- 1876 - Pic Nord des Cavales (3 362 mètres), le 10 septembre

- 1877 - Dôme de Neige des Écrins, le 21 juillet

- 1877 - Tête du Rouget, Petit Pelvoux (3 753 mètres)

- 1877 - Grand Pic de la Meije, le 16 août

- 1878 - Pointe du Vallon des Étages, le 27 juin

- 1878 - Pic Gaspard, le 6 juillet

- 1880 - Éperon nord de l'Olan

- 1882 - Pic central de Belledonne avec Henri Duhamel

- 1889 - L'Ailefroide Centrale, face sud-est

- 1891 - Sommet ouest du Pic des Souffles (3 098 mètres)

- 1891 - Sommet du Pelvoux par la Pointe Durand (3 932 mètres), versant nord-ouest