Alternative à l'itinéraire au départ de Villar-d'Arêne pour atteindre le col d'Arsine (et éventuellement les lacs d'Arsine). Cet itinéraire facile mais assez long permet de profiter à la montée du lac de la Douche et du torrent du Petit Tabuc à la couleur remarquable. La vue est également très belle sur la Montagne des Agneaux que l'on peut admirer sous différents angles.
Dénivelé : environ 850m.
Altitude départ : 1512m.
Altitude arrivée : 2340m.
Temps de montée : environ 3h (plus 2h de descente).
Orientation : est.
Période favorable : début juillet-octobre.
Distance : environ 13km
Glacier d'Arsine
Le glacier d'Arsine se situe dans le centre des Alpes françaises, dans le Nord du département des Hautes-Alpes, sur la bordure Est de la zone cœur du parc national des Écrins. Il prend naissance sur les pentes d'un cirque en fer à cheval ouvert en direction du nord et dominé par le pic des Agneaux, le pic de neige Cordier et le pic d'Arsine ce qui fait de lui un glacier de cirque. Vers le nord, le glacier surplombe le col d'Arsine, le vallon du Rif de la Planche et le vallon du Petit Tabuc.
D'une longueur de 1,7 kilomètre, le glacier d'Arsine se situe entre 2 450 et 3 600 mètres d'altitude. Son front glaciaire présente la particularité de former une falaise de glace plongeant dans un lac alimenté par les eaux de fonte du glacier, retenu par les moraines frontales et latérales de ce dernier et donnant naissance au torrent du Petit Tabuc qui se jette dans la Guisane. Le volume des moraines du glacier est relativement important, aussi bien les frontales et latérales que celle de surface qui masque la majorité de la surface du glacier. Ces moraines sont alimentées par les débris rocheux tombant des parois du cirque. À proximité immédiate du glacier et de ses moraines se trouvent de nombreux exemples de roches moutonnées.
Le lac d'eau de fonte des glaces possède une couleur laiteuse en raison de la présence de paillettes minérales en suspension dans les eaux et provenant de l'érosion glaciaire. Ce lac est constitué de deux parties séparées par une moraine médiane et reliées par un chenal artificiel afin d'en contrôler le niveau. C'est dans la partie occidentale du lac que le glacier d'Arsine plonge dans les eaux sous la forme d'une falaise de glace de plusieurs mètres de hauteur. Sous l'action de l'avancée et de la fonte du glacier, des rochers qui composent la moraine de surface tombent fréquemment dans le lac et des blocs de glace se détachent de temps en temps, plongeant dans le lac pour former de petits icebergs.
La falaise de glace, le lac et les paysages alentour constituent un attrait pour les randonneurs qui sont nombreux à choisir le glacier d'Arsine comme but de randonnée.
Formation du lac
Le lac n'existait pas jusqu'aux années 1940, date vraisemblable de sa formation. En effet, une photographie aérienne datant de 1952 met en évidence un lac d'une superficie de 0,7 hectare situé contre le front du glacier d'Arsine et retenu par les moraines frontale et latérales. Sa superficie augmente au fil des ans pour atteindre 3,3 hectares en 1969 et 5,9 hectares en juillet 1985 pour un volume de 800 000 m3. À cette date, le niveau du lac s'élève de cinquante centimètres par an et ne se trouve plus qu'à deux mètres du bord supérieur de la moraine.
Cette situation fait craindre une vidange brutale du lac par rupture de la moraine ce qui occasionnerait des dégâts en aval, notamment au hameau du Casset situé sous le vallon du Petit Tabuc à la confluence entre le Petit Tabuc et la Guisane. À l'initiative de M. Vallon du laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement situé à Grenoble, un chenal artificiel de 250 mètres de longueur est creusé dans la moraine du 14 avril au 23 juin 1986 ce qui permet de contrôler le niveau du lac grâce à l'évacuation de 15 m3/s d'eau. Un mois plus tard, le 25 juillet à 12 h 45, un important vêlage se produit lorsque 30 000 m3 de glace se détachent du glacier et tombent dans le lac. Ce dernier voit son niveau augmenter brusquement d'un mètre et sa surface troublée par de nombreuses vagues qui éclaboussent quelques visiteurs surpris par le phénomène. Grâce à la présence du chenal, il n'y a eu aucun dégât et le vêlage n'a pas provoqué la vidange du lac.
Depuis cette date, la partie occidentale du lac, séparée de la partie orientale par une moraine médiane, a vu le jour avec la fonte d'une partie du glacier qui était entièrement recouvert par la moraine de surface.