Ouvrage du Col-de-Granon
L'ouvrage du Col-de-Granon, appelé aussi ouvrage du Col-du-Granon et parfois ouvrage des Granons, est une fortification faisant partie de la ligne Maginot, située sur la commune du Val-des-Prés, dans le département des Hautes-Alpes.
Il s'agit d'un petit ouvrage d'infanterie barrant le col de Granon (appelé localement le « col du Granon »), dont la construction commence seulement en 1939 ; l'ouvrage est inachevé en 1940.
Le petit ouvrage du Col-de-Granon est situé à 2 329 m d'altitude, à environ 300 m au nord-est du col éponyme, après les baraquements Séré de Rivières (lieu-dit « le Fort de Granon ») qui se situent, eux, légèrement au sud-ouest du col, en descendant vers Saint-Chaffrey.
Col de Granon
Le col de Granon, ou localement col du Granon, est un col des Alpes françaises. Il culmine à 2 404 mètres d'altitude (malgré le panneau au sommet indiquant 2 413 m).
Il est situé dans le département des Hautes-Alpes. Au-dessus du col de Granon, une table d'orientation montre le panorama de la vallée de la Guisane jusqu'à Briançon, de Serre Chevalier, de la Meije, de la Barre des Écrins (4 102 m), du Pelvoux (3 946 m).
La route d'accès depuis Saint-Chaffrey est fermée pendant la saison hivernale. L'autre versant vers la vallée de la Clarée n'est pas asphalté. La route en terre permet d'accéder aux Forts de Lenlon et de l'Olive.
Le col de Granon est entouré par plusieurs sommets : le Grand Meyret (2 516 m) surplombant directement le col, le Grand Aréa (2 869 m) et la Gardiole (2 753 m) à l'ouest, la roche Gauthier (2 749 m) au nord.
Histoire militaire
Un ouvrage d'infanterie a été construit dans les années 1930 à proximité du col de Granon, avec des unités stationnées sur place, destinées notamment à éviter le contournement des forts de Briançon et empêcher toute progression de l'ennemi, dans un contexte de tensions entre la France et l'Italie fasciste. Cependant, même pendant la défaite de 1940 face à l'armée allemande dont Benito Mussolini voulait profiter, le col de Granon n'a pas été le théâtre de combats.
Néanmoins, le col du Granon et ses alentours servent parfois de terrain pour des exercices militaires, pour le 7e bataillon de chasseurs alpins notamment. Cette occupation militaire a généré beaucoup de déchets (barbelés, ferrailles diverses, munitions...) seulement débarrassés à partir de 2016.
Construction
Le petit ouvrage était inachevé au début des hostilités en 1940.
Des quatre blocs qui devaient le constituer, seul le bloc d’entrée (B1) existait déjà début 1939. Les blocs 3 et 4 ont été construits à partir d'avril 1939 par les alpins du 82e BAF, aidés par le génie local, mais ce n'est qu'au printemps 1940 que le B4 reçut sa coupole blindée et que les armes automatiques (mitrailleuses doubles jumelles Reibel du B3 et fusils mitrailleurs neufs) furent perçues à l'arsenal de Mont-Dauphin.
Le bloc 2 ne fut quant à lui jamais construit mais les fouilles avaient été commencées.
Les blocs sont reliés entre eux par une galerie souterraine dont les parois et les voûtes en plein cintre sont réalisées en béton brut de décoffrage.
La MOM a construit en plus des trois blocs de l'ouvrage un autre bloc autonome, en contrebas du B1, non relié à l'ouvrage lui-même. Les blocs construits par la MOM ont été coulés sous une épaisseur de béton de 1,40 mètre les mettant à l'épreuve du calibre de 150 mm.
L'ouvrage fait partie intégrante de la ligne Maginot des Alpes et n’est pas un avant-poste construit sur des plans locaux. La CORF avait étudié dès 1931 un avant-projet pour ouvrage mixte, avec mortier de 75 et de 81, projet qui avait été réduit en 1933 a un simple ouvrage d'infanterie. De plus les travaux ont été interrompus de 1935 à 1937 et, début 1939, seul le bloc d'entrée était construit. La CORF ayant été dissoute, le projet est alors repris dans l'urgence par le commandement du secteur fortifié du Dauphiné.
Suite à l’aggravation des relations avec l'Italie, le poste est occupé de façon permanente par son « équipage » officiel à partir du début avril 1939, remplaçant la section d’éclaireurs-skieurs (SES) du 159e régiment d'infanterie alpine (RIA) commandée par le lieutenant Alain Le Ray.