Le mot chamois provient d'un nom alpin préindoeuropéen kamo(r)c* donnant les formes rhéto-romanes kamuoč, cjamorto ou italienne dialectale kamužu, portugais camurça, allemand Gämse du v.h.a. Gamiza. En latin médiéval, il prend le nom de camox, d'où le français chamois, l'italien camozza ou l'espagnol gamuza.
Le chamois (Rupicapra rupicapra) est une espèce de mammifère de la famille des Bovidés et de la sous-famille des Caprinés. Les six sous-espèces reconnues vivent dans les zones rocheuses, les forêts et pâturages de montagnes, depuis les Alpes françaises jusqu'à l'Anatolie et l'Azerbaïdjan, en passant par les Vosges, le Jura, le Massif central, les Balkans et les Carpates.
L'isard, une espèce voisine appartenant au même genre rupicapra, vit dans les Pyrénées et les Apennins italiens.
Ce sont les plus petits représentants des Caprinés (dont les Mouflons et Bouquetins). Ils mesurent en général pour les mâles adultes entre 125 et 135 centimètres du museau à la queue, entre 70 et 80 centimètres de haut au garrot. Il a des cornes d'environ 27 centimètres pour le mâle. Le poids est compris entre 22 et 62 kilogrammes. Les femelles leur sont presque toujours inférieures en poids et en taille. Les animaux ont un poids maximum en automne, alors qu’ils ont accumulé des réserves durant l’été. À la fin de l’hiver, le poids des chamois peut diminuer de moitié, et au début du printemps ils épuisent leurs réserves.
Les chamois peuvent vivre jusqu’à 25 ans, mais peu dépassent 15 ou 16 ans. À partir de
10 ans commence la sénescence ou vieillesse. Leur poids diminue et cela jusqu'à leur mort. Les
poils ne sont plus autant colorés, ils arborent une teinte grisâtre. Les animaux dès 10-12 ans débutent leur sénescence, alors augmente également le taux de mortalité qui croît encore entre 14 et 15 ans. Le facteur le plus déterminant est l’usure
des dents, car il conditionne la prise de nourriture, ainsi peu d’animaux peuvent dépasser 21-22 ans. Comme chez les humains, les femelles ont une plus grande espérance de vie. Les cabris ont
entre 50 et 70 % d’espérance de vie en hiver et
d’environ 90 % en été.
Les chamois comme les hommes ont une dentition de lait et une définitive. Elle comprend 32 dents dès le 45e mois
(20 dents de lait) : 8 incisives, 12 prémolaires et 12 molaires, le maxillaire supérieur étant toujours dépourvu d’incisives.
Le pelage
La fourrure du chamois se compose de deux sortes de poils : les poils plus épais et longs de jarre et le duvet. Les poils de jarre (2 à 4 centimètres) forment l’essentiel du pelage, vient ensuite près du corps le duvet qui forme une couche laineuse protégeant l’animal contre le froid en hiver. Sur l’échine, les chamois mâles portent une crinière, communément appelée « barbe », qui peut mesurer jusqu’à 30 centimètres lors du rut, alors qu’en été elle ne fait plus que 5 à 7 centimètres. Grâce à un muscle horripilateur les poils de la crinière peuvent se dresser verticalement. La couleur du pelage varie selon les saisons : plus foncé en hiver que lors de la saison chaude, il correspondrait à un besoin d’économie d’énergie, chacun sait que le noir retient mieux l’énergie du rayonnement solaire. Il existe également des cas de mélanisme et d’albinisme qui présentent des animaux noirs ou blancs tout au long de l’année.
Préférences
Ils aiment les plantes herbacées qu’ils trouvent dans leurs biotopes. Grâce à un étalement de la germination dans le temps, la nourriture est disponible longtemps. Elle est très riche en matières nutritives, de plus ils ne consomment parfois qu’une partie de la plante. Ils mangent principalement les graminées et les fleurs telles les iris, les jonquilles, et les gentianes. En été, les légumineuses (trèfles des Alpes) constituent le plat principal des chamois. Il est à noter que le D. grandiflorum est nommé par les Allemands Gemsengras ou « herbe à chamois ». Quelques fois, ils peuvent aussi manger du feuillage, des arbustes, voir des baies.
Il est possible que le rut soit déclenché par le raccourcissement de la durée du jour. Cette réduction photopériode provoquerait une stimulation hormonale qui engendrerait la formation de spermatozoïdes chez le mâle et d’ovules chez la femelle.
Le rut a lieu dès la fin du mois d’octobre et jusqu’au mois de décembre. Les boucs, isolés durant la belle saison, rejoignent les femelles. À cette époque, ils frottent leurs cornes contre les arbres, buissons et rochers, afin de marquer leur territoire d’une forte odeur musquée, provenant d’un liquide contenu dans deux glandes hormonales, situées à la base de leurs cornes. Cette odeur permet d’alerter les femelles mais aussi de mettre en garde les autres concurrents.
Les femelles ne provoquent jamais les mâles. Elles restent entre elles avec leur petit. Ce qui change de leurs habitudes est le fait d’uriner plus fréquemment et de laisser une odeur qui permettra au mâle de savoir quel est leur degré de réceptivité.
L’hiver est la période la plus rude pour les chamois. Les mâles sortent du rut, et ont donc durement ponctionné leurs réserves. Les femelles doivent développer leur futur cabri, alors que la nourriture se fait rare et peu énergétique.
De plus, les abondantes chutes de neige cachent l’herbe, forçant les animaux à de pénibles déblayages s’ils veulent trouver de la nourriture. La neige provoque également des avalanches, que les chamois ne parviennent pas toujours à éviter. La mortalité hivernale est d’ailleurs étroitement corrélée avec la hauteur de neige. Les jeunes de l’année y sont particulièrement sensibles, et beaucoup ne survivent pas à leur premier hiver.
L’entente est relativement bonne et le chamois, sans pâturer à leur côté, bénéficiera de zones d'alpage non surpâturées.
Ils vivent en bonne harmonie, ils s’alertent mutuellement en cas de danger. Le chevreuil, bien que plus forestier, donne un bref aboiement et la marmotte un coup de sifflet.
Ils cohabitent assez facilement sur un même massif. Cependant ils n'ont pas tout à fait les mêmes besoins ; Au printemps les petites hardes de bouquetins recherchent l'herbe nouvelle des fonds de vallées, ce qui les pousse à s'approcher très près des hommes et des cultures contrairement au chamois. En plein été comme au cœur de l'hiver, au moment du rut, le bouquetin se contente de l'herbe rase et de lichen des crêtes les plus escarpées. L’harmonie ne peut pas être mauvaise. Dans la nature, il n'y a pas de réel combat, mais il est déjà arrivé que des rixes éclatent en parc animalier.