MASSIF DU DEVOLUY - GRANDES GILLARDES

Espace Naturel Sensible Sources des Gillardes

Ces sources, qui restent un mystère géologique, ne tarissent jamais aussi bien en été qu'en hiver, alimentées par le réseau karstique des massifs environnants.

Ce lieu magique, apaisant et frais en été, constitue un excellent endroit pour un instant de ressourcement, une balade ou un pique-nique en famille.

Les Gillardes sont le départ de plusieurs randonnées très accessibles.

Le sentier « Au fil de la Souloise » est un itinéraire thématique ponctué de 12 points d'information pédagogiques et de 3 passerelles. Cet itinéraire propose deux boucles familiales : une petite boucle de 1.4 km qui se réalise en 1h et une grande boucle de 5 km pour une durée d'environ 2h30.

Cette deuxième exurgence de France (après la Fontaine du Vaucluse) est dans la liste des sites remarquables d'Auvergne-Rhône-Alpes, classement de 2020 avec 2 étoiles.

A l'entrée du Dévoluy (panneaux d'informations) entre la Posterle et Saint-Didier, on prend la route de Monestier d'Ambel (D217) sur un km où l'on trouve le parking des sources.

 

Les sources se répartissent de part et d'autre de la Souloise : la Grande Gillarde sur la rive gauche (commune de Pellafol) et les Petites Gillardes sur la rive droite (commune d'Ambel)

POURQUOI CES SOURCES ?

 

Pour comprendre ces exurgences, il faut parler du Dévoluy : curieux château calcaire qui s'élève au-dessus des « Terres noires » du Trièves, du Champsaur, du Gapençais. Fait de calcaires secondaires, émergés et plissés avant le dépôt d'une épaisse couche de calcaire «Sénonien» de la fin du Crétacé, dalle qui atteint 500 m.
La compression alpine a déformé cette carapace, a créé des failles et des chevauchements et lui a donné la forme d'une cuvette ouverte vers le Nord et relevée dans sa partie sud. D'autre part ces calcaires sont fortement karstifiés, on répertorie 400 chourums (ou chouruns, on appelle ainsi les gouffres dans le Dévoluy) dont la profondeur peut être importante : elle varie pour les plus profonds entre 300 et 958 m (au chourum des Aiguilles). Le massif du Dévoluy est très fréquenté par les spéléologues.

Il y a peu de cours d'eau en surface, seulement la Souloise et son affluent la Ribière. La plus grande partie des circulations d'eau se passe en souterrain du fait de ces chourums et des bonnes conditions d'absorption avec de grandes surfaces d'affleurement à faible pente. Après infiltration, l'eau suit un parcours quasi vertical qui la conduit à un réseau noyé dans lequel elle circule en direction des Gillardes, point bas mais quand même à une centaine de mètres au-dessus du fond de la nappe bloquée par des calcaires argileux et des marnes de l'Hauterivien qui sont imperméables. La sortie des eaux se fait dans les blocs d'éboulis.


Un bassin versant de 165 km2 en cuvette relevée au sud.
Trois exutoires : la grande Gillarde, permanente ; les petites Gillardes, temporaires ; le puits des Bans, plus haut de 220 m demande,
pour être actif, une pression importante dans les réseaux.

La Grande Gillarde est permanente, avec des débits très variables de 0,5 m3/s, à l'étiage, à 50 m3/s, en crue. Le débit moyen est de 4.8m3/s. Le niveau de la couche étanche est à une centaine de mètres au-dessous de l'exutoire. La température oscille entre 5,9 et 7,8 °C.
L'ensemble des Petites Gillardes (3 sorties) est temporaire.
Dans le cas de fortes précipitations, le niveau peut remonter de 220 m et transformer le Puits des Bans en exutoire temporaire (en amont des Gillardes, sur la rive droite de la Souloise dans la zone centrale du Dévoluy).
En aval, le débit moyen de la Souloise est de 6 m3/s, mesuré sur 30 ans. C'est un débit important provenant pour 80 % environ des Gillardes.

L'hydrologie du Dévoluy conserve encore de nombreux mystères, par exemple le réseau entre le Puits des Bans et les Gillardes, la pression au Puits est en relation avec le débit des Gillardes, il commence à s'écouler pour un débit supérieur à 41 m3/s mais les traçages avec des colorants ou des réactifs ont toujours été négatifs. On peut citer deux expériences, celle faite en 2003 avec l'injection d'un kilogramme d'iodure de sodium dans le siphon 2 du puits des Bans et celle faite en 2004 avec douze kilogrammes de bromure d'ammonium, où rien n'a été retrouvé dans les eaux des Gillardes. La conclusion de l'auteur :"nous pensons que le traceur se dilue dans une importante quantité d'eau. Il est même fort probable qu'il s'agisse d'une double dilution. Le siphon 2 se déverserait dans un autre système collecteur."