REFUGE DES ECRINS -ex CARON- 3178 m.

Le refuge des Écrins, appelé aussi refuge Caron, est situé à 3 175 m d'altitude sur la commune de Pelvoux, dans le Briançonnais, au cœur du massif des Écrins. Il surplombe le glacier Blanc (glacier que le randonneur longe lors de la montée). Il offre un beau panorama notamment sur la Barre des Écrins (point culminant du massif). Le refuge gardé, ouvert au public, est accessible à pied (4h30 de montée) à partir du pré de Madame Carle (terminus de la route après le hameau d'Ailefroide) via le refuge du glacier Blanc. Du refuge on peut atteindre la Barre des Écrins, le Dôme de neige des Écrins, Roche Faurio, la pointe Louise et le pic de Neige Cordier.

Massif des Écrins

 

Le massif des Écrins est un grand massif montagneux des Alpes françaises situé dans les Hautes-Alpes et en Isère.

Il abrite d'importants glaciers, tant en nombre qu'en taille et possède deux sommets de plus de 4 000 mètres.

Il était autrefois également nommé massif du Pelvoux.

 

Situation

L'Oisans (bassin de la Romanche) au nord-ouest, le Champsaur (haut-bassin du Drac) au sud-ouest, et le Briançonnais (bassin de la Guisane) au nord-est recouvrent une partie du massif.

Il est également bordé par la Durance à l'est et au sud, qui alimente le lac de Serre-Ponçon.

Le cœur du massif est entaillé profondément par des vallées comme celles du Vénéon, de Valjouffrey (la Bonne), de Valsenestre, du Valgaudemar, de Vallouise, de Freissinières et de Champoléon.

Ainsi, on peut distinguer entre autres en son sein les chaînons de la Meije, du Pelvoux, du Rochail, du Soreiller, de Combeynot, du Chaillol, de l'Aiglière, de Dormillouse, de Rochelaire, du Mourre Froid.

En outre, il est entouré par les massifs des Grandes Rousses et des Arves au nord, des Cerces au nord-est, du Queyras à l'est, du Parpaillon au sud-est, du Dévoluy au sud-ouest, et enfin du Taillefer au nord-ouest.

Principaux sommets

 

- Barre des Écrins, 4 101 m

- Dôme de Neige des Écrins, 4 009 m

- La Meije, 3 983 m

-  Ailefroide, 3 954 m

-  Pelvoux, 3 943 m

- Pic Sans Nom, 3 913 m

- Pic Gaspard, 3 881 m

-  Le Pavé, 3 823 m

- Le Râteau, 3 809 m

- Pic Coolidge, 3 775 m

- La grande Ruine, 3 765 m

- Roche Faurio, 3 730 m

- Roche Méane, 3 712 m

- Le Fifre, 3 699 m

- Les Bans, 3 669 m

- Pic de la Grave, 3 667 m

- Montagne des Agneaux, 3 664 m

- Pic de neige Cordier, 3 614 m

- Aiguille du Plat de la Selle, 3 596 m

- Les Rouies, 3 589 m

- L'Olan, 3 564 m

- Pointe du Vallon des Étages, 3 564 m

- Cime de Clot Châtel, 3 563 m

 

- Le Plaret, 3 563 m

- Tête de l'Étret, 3 559 m

- Tête de Gandolière, 3 542 m

- L'Encoula, 3 536 m

- Pointe des Arcas, 3 479 m

- Roche de la Muzelle, 3 465 m

- Pointe Guyard, 3 461 m

- Tête des Fétoules, 3 459 m

- Le Sirac, 3 441 m

- Pics du Says, 3 422 m

- Grande aiguille de la Bérarde, 3 421 m

- Tête du Rouget, 3 418 m

- Aiguille des Arias, 3 402 m

- Pic Nord des cavales, 3 362 m

- Pic des Prés les Fonts, 3 358 m

- Pointe de l'Aiglière, 3 307 m

- Pointe Swan, 3 294 m

- Jandri, 3 288 m

- Têtes des Soulaures, 3 242 m

- Pointe des Neyzets, 3 236 m

- Pointe de Rougnoux, 3 179 m

- Vieux Chaillol, 3 163 m

- Tête de Vautisse, 3 156 m

- Pics de Combeynot, 3 155 m

- Dibona, 3 131 m

 

- Grand Pinier, 3 117 m

- Petit Pinier, 3 100 m

- Pic des Souffles, 3 098 m

- Pointe des Estaris, 3 086 m

- Tête de Dormillouse, 3 084 m

- Roc Diolon, 3 072 m

- Pic Turbat, 3 028 m

 

- Le Rochail, 3 022 m

Principaux glaciers

 

- Glacier de la Girose

- Glacier du Tabuchet

- Glacier de la Meije

- Glacier de l'Homme

- Glacier du Mont-de-Lans

- Glacier de la Selle

- Glacier du Clot des Cavales

- Glacier de la Plate des Agneaux

- Glacier de la Bonne Pierre

- Glacier Blanc

- Glacier d'Arsine

- Glacier du Casset

 

- Glacier du Monêtier

- Glacier Noir

- Glacier du Vallon des Étages

- Glacier du Chardon

- Glacier des Sellettes

- Glacier de la Pilatte

 

- Glacier du Sélé

Principales vallées

 

- le Briançonnais ;

- le Champsaur ;

- l’Embrunais ;

- l’Oisans ;

- le Valbonnais ;

- le Valgaudemar ;

- la Vallouise.

Géologie

 

Le massif des Écrins est constitué par un socle cristallin, avec quelques zones sédimentaires charriées, broyées ou rejetées en périphérie du massif. Il est d'une grande diversité géologique.

En résumé, on trouve un pluton granitique au cœur du massif, au niveau de la Bérarde. Autour de ce pluton, se trouve une très vaste auréole métamorphique allant des anatexites (mont Pelvoux), des migmatites (Barre des Ecrins) à divers sortes de gneiss (partie supérieure de la Meije, de l'Olan ou encore le Sirac). Ces gneiss, souvent amphibolitiques, constituent fréquemment la partie supérieure des hauts sommets, sous la forme d'un « chapeau », assez caractéristique du massif.

Histoire

 

Avant le développement de l'alpinisme et de la géographie (carte de Cassini), le massif était très mal connu. En raison de sa taille et de sa complexité, les autochtones étaient incapables de se le représenter dans toute son étendue et ne nommaient que les cols, sommets, vallons..., qui présentaient un intérêt de leur point de vue (déplacements, usages, chasse...). Tous les sommets n'en portaient pas.

C'est ainsi que le nom le plus utilisé a longtemps été celui de massif de l'Oisans, puisque cette vallée comprend les villages de départ (La Grave, Saint-Christophe-en-Oisans, la Bérarde) vers la plupart des principaux sommets. L'extension aux autres vallées (Valbonnais, Valjouffrey, Valgaudemar), plus méridionales, s'est faite naturellement de par leur proximité et leur similarité. Plus surprenante a été celle à la partie briançonnaise du massif : un nom concurrent a alors émergé, celui de massif du Pelvoux, du nom du sommet, renforcé par la création d'un parc domanial dans cette zone, mais sans s'imposer.

 

L'ambiguïté qui a subsisté pendant plusieurs années, avec l'emploi des deux noms, a tenté d'être résolue à la fin des années 1880 par Henry Duhamel et William Auguste Coolidge avec la création du terme massif du Haut-Dauphiné, mais dont la définition restait floue. Enfin, l'emploi de massif de la Meije est aussi apparu, mais avec une restriction géographique restreinte au nord du massif.

 

La création du parc national des Écrins en 1973 a mis tout le monde d'accord et a fini par imposer le nom actuel, non sans mal (comme en témoigne encore en 1978 l'ouvrage Le grand Oisans sauvage par Samivel).

Alpinisme et escalade

 

Le massif est réputé pour l'alpinisme. 

La Bérarde, hameau de Saint-Christophe-en-Oisans, a longtemps été le deuxième centre français d'alpinisme après Chamonix et reste un lieu majeur pour celui-ci dans ce pays. 

La Grave est également un lieu marquant de l'alpinisme et la commune a notamment accueilli une édition des Piolets d'or, une manifestation annuelle valorisant des ascensions alpines exceptionnelles réalisées l'année précédente. Ailefroide avec son Pré de Madame Carle figure également parmi les sites emblématiques du massif, point de départ de courses en montagne vers les refuges du Glacier Blanc ou des Écrins.

Certains sites permettent également la pratique de l'escalade et, en hiver, de l'ascension de cascade de glace.

Glacier Blanc

 

Le glacier Blanc se trouve dans le parc national des Écrins, au nord de la commune de Pelvoux. Il débute vers 4 000 mètres d'altitude, sous le sommet de la Barre des Écrins (4 102 m), pour finir sa course à 2 300 m d'altitude près du refuge du Glacier Blanc. Il donne accès à de nombreux sommets connus : Dôme de Neige des Écrins, Barre des Écrins, Roche Faurio, pic de Neige Cordier et la montagne des Agneaux.

Le front du glacier s’atteint facilement par un chemin qui démarre au pré de Madame Carle. Le refuge du glacier Blanc permet de passer une nuit au pied du glacier.

 

Caractéristiques

Ce glacier qui descend du versant nord de la Barre des Écrins, d'une longueur de 5 km, a une forme concave et arquée, et son front est orienté vers le sud. Sa largeur, relativement constante, est comprise entre 800 m et 1 000 m sur l'ensemble du glacier, et s'élève à 1 500 m dans le bassin supérieur, en prenant en compte des petits glaciers qui l'entourent. Son épaisseur est d'environ 200 m au niveau du bassin supérieur. Sa surface quant à elle a dû passer en dessous des 7 km2 à la suite du recul des dernières années.

Du fait qu'il est peu encaissé dans son environnement montagneux, seule une légère superficie de roches surplombe le glacier Blanc. Ceci engendre l'absence presque totale de moraine sur la surface du glacier, qui possède donc une surface blanche immaculée de pierres, et explique l'origine de son qualificatif « Blanc ».

La vitesse d'écoulement de ce glacier n'est pas régulière à tous ses niveaux : à la sortie de son bassin d'alimentation elle est de 350 m par an, alors qu'au niveau de la langue elle n'est plus que de 50 mètres par an.

La confluence du torrent émissaire du glacier Blanc, le Gyr, et de celui du glacier Noir avoisinant forme le torrent de Saint-Pierre.

 

Ascension

Le sentier pour le glacier démarre à 1 870 mètres d'altitude au pré de Madame Carle. Après environ 700 m de dénivelé on parvient au front du glacier Blanc et au refuge du Glacier Blanc à 2 500 m d'altitude. À partir du refuge, un sentier de haute montagne sur la moraine du glacier permet d'accéder à de nombreux sommets tels la Barre des Écrins entre autres, et au dôme de neige des Écrins, le bassin supérieur d'alimentation du glacier. On peut également accéder au refuge des Écrins à 3 170 m d'altitude situé sur un contrefort de Roche Faurio.


Histoire et recul

 

Au XIXe siècle le glacier Blanc et le glacier Noir ne formaient qu'un seul et même glacier à deux branches. Depuis lors ce glacier a commencé lentement à reculer et à se séparer en deux glaciers distincts.

Depuis les deux dernières décennies, la longueur du glacier décroît de plus en plus rapidement, et elle est aujourd'hui de l'ordre de cinq kilomètres. Son front a reculé de 210 mètres entre 1989 et 1999, puis à nouveau de 300 mètres entre 2000 et 2006. Mais en contrepartie il y a eu une accumulation importante dans son bassin supérieur.

 

Entre 2002 et 2007, le bilan de masse annuel du glacier Blanc a toujours été déficitaire. Pour l'année 2007 son déficit s’établissait à −0,44 m d’équivalence en eau, avec une ablation correspondant à 1,65 m d’équivalence en eau. Surtout après la faible accumulation hivernale, qui était de 2,96 m de neige pour 1,21 m d’équivalence en eau, alors que la moyenne était alors de 1,57 m. Mais c’est meilleur que la moyenne des 8 années précédentes (−0,60 m) et surtout mieux que les années 2006 avec −0,80 m ; 2005 avec −1,30 m, et −2,10 m avec la canicule de 2003. Le glacier a bénéficié en 2007 de la fraîcheur passagère de l’été et même de quelques chutes de neige qui ont ralenti la fonte de la glace.

Depuis l'automne 2007, l'apparition d'une grotte dans la glace sur un replat au-dessus du front et de deux crevasses transversales, provoque une menace de fracture et de séparation de la partie inférieure de la langue, qui disparaîtrait rapidement, et provoquerait ainsi le recul du front à plus de 2 700 mètres d'altitude.

 

En 2008, le bilan de masse du glacier Blanc a été positif, avec +0,21 m d'équivalence en eau. L'accumulation a été de 1,88 m d'équivalence en eau, pour une ablation de 1,67 m6.


Pré de Madame Carle

 

Le pré de Madame Carle forme un replat situé dans la partie haute de la vallée de la Vallouise entre une altitude de 1 845 mètres au pont du Ban jusqu'à 1 900 mètres environ. Il est encadré au sud par les rochers du Grand Laus, qui constituent le bas de la paroi rocheuse du mont Pelvoux, et au nord par le flanc des pics des Pavéous et de Dormillouse. À l'ouest, la vallée se prolonge par le glacier Noir tandis qu'au sud-est elle descend vers le hameau d'Ailefroide avant de rejoindre beaucoup plus au sud la vallée de la Durance.

La route départementale 204t se termine au pré de Madame Carle en un grand parking et dessert une station météorologique, une maison du parc national, le refuge Cézanne affilié au CAF et un hôtel. Le sentier de randonnée qui longe la route en traversant le pré se prolonge en remontant la vallée.

Le lieu est essentiellement minéral et sa seule végétation est représentée par quelques mélèzes regroupés en un bosquet au niveau du parking, accompagnés d'aulnes.

 

Le site est parcouru par de nombreuses divagations du torrent de Saint-Pierre qui se forme dans la partie haute du pré de Madame Carle par la confluence des torrents du glacier Blanc et du glacier Noir ; les différents bras se réunissent dans la partie basse du pré pour ne plus former qu'un seul courant en aval du pont du Ban.

Géologie

 

Au Dryas, un maximum glaciaire permet aux glaciers Noir et Blanc de descendre plus en aval sur quelques centaines de mètres dans la vallée de la Vallouise. À leur retrait, leur moraine frontale située au niveau du pont du Ban constitue un barrage naturel qui retient en amont un lac proglaciaire. Celui-ci va se combler peu à peu par les matériaux charriés par les torrents glaciaires et constituer ainsi le pré de Madame Carle.

Un site d'observation glaciologique est aménagé au niveau de la moraine terminale du glacier Noir, le long du sentier de randonnée qui remonte la vallée.

Histoire

 

Lors de l'optimum climatique médiéval, le climat plus clément permet la formation d'un important alpage qui fut même habité. Cette prairie est mentionnée en 1505 dans des biens donnés par Louis XII au président du parlement du Dauphiné, Geoffroy Carle; sa femme qui hérite du lieu à la mort de son mari est à l'origine du toponyme actuel.

Au cours du Petit Âge glaciaire, les glaciers Blanc et Noir s'avancent jusqu'à la position actuelle des refuges. Les eaux de fonte rendent les terrains incultes et détrempés ; le lieu est alors nommé la Grande Sagne ce qui signifie le grand lieu humide.

Au retrait des glaces à partir de la fin du XIXe siècle, l'alpinisme et le tourisme montagnard prennent leur essor et les visiteurs commencent à se rendre sur place ; le refuge Cézanne est alors construit. La route carrossable tracée en 1934 permet aux randonneurs d'économiser plusieurs heures de marche depuis la partie basse de la vallée, contribuant à rendre le pré de Madame Carle encore plus populaire.

Réserve naturelle nationale de la haute vallée de Saint-Pierre

 

Le territoire de la réserve naturelle est en Provence-Alpes-Côte d'Azur dans le département des Hautes-Alpes sur la commune de Pelvoux. Situé en aval du pré de Madame Carle, il est accolé à l'est du Parc national des Écrins et s'étage entre 1 700 m et 1 880 m.

 

Histoire du site et de la réserve

La réserve naturelle de la haute vallée de Saint-Pierre fut mise en place en 1974 en même temps que celles des hautes vallées du Vénéon, du Béranger et de la Séveraisse pour servir de zone tampon au Parc national des Écrins.

 

Écologie (biodiversité, intérêt écopaysager…)

 

Le site, d'une surface minime, se trouve en bordure du Gyr, torrent issu des glaciers Blanc et Noir. C'est un milieu montagnard de moyenne altitude (étage subalpin) avec différents milieux : torrents, landes, rochers, ripisylves.

 

Flore

Le torrent est bordé d'aulnes et de saules. On y rencontre l'Ancolie des Alpes, la Clématite des Alpes et la Primevère hérissée.

 

Faune

Chamois et Marmottes fréquentent les pentes de schistes et de granite voisines. L'avifaune compte le Merle à plastron et le Sizerin flammé.

Hameau d'Ailefroide

 

Le hameau est situé au pied du versant Sud-Est du mont Pelvoux, à l'intersection du vallon de Celse Nière et de la haute vallée de Saint-Pierre (vallée de Vallouise). Il est surmonté au nord-est par la Tête de la Draye (2 077 m) et la cime du Paillon (2 790 m). Ailefroide est traversé par deux torrents : le Saint-Pierre et le Celse Nière, qui se rejoignent en aval (1 419 m) pour former le torrent d'Ailefroide. Le hameau est situé à l'extrémité des routes départementales D 994E (Ailefroide-Pelvoux-Vallouise) et D 204T (Ailefroide-Pré Carle).

Le toponyme Ailefroide aurait pour origine étymologique « Alpe froide », le soleil étant peu présent en hiver et la température très froide. Paul Guillemin signale le nom ancien « Alléefreyde » en patois.

 

Le hameau est constitué de quelques maisons et commerces saisonniers (alimentation, équipement de sport de montagne), d'un grand camping (17 hectares) et de deux hôtels. Au centre d'Ailefroide, un barrage hydraulique sur le Saint-Pierre assure une captation d'eau qui est canalisée en aval jusqu'à la centrale électrique de Pelvoux-les-Cleaux (1932)4. L'accès au hameau se fait par une route (1932) partant du village de Pelvoux, fermée en hiver à cause des chutes de neige. Le hameau n'est pas habité en hiver mais il compte plus d'un millier de résidents (camping) au milieu du mois d'août.

 

Ancien hameau d'alpage, constitué de quelques petits chalets bordés de prés de fauche et de pâturage, Ailefroide est devenu un lieu de résidence pour le tourisme saisonnier. Le chalet-hôtel d'Ailefroide (construit en 1896) resta le seul lieu d'hébergement jusque dans les années 1950, avant la construction de l'hôtel Engilberge (1949), du centre de vacance des Houillères de Provence (1950) et du camping (1958). Au cours du XXe siècle, Ailefroide est devenu un lieu important d'hébergement pour les alpinistes, puis à partir des années 1980-1990 pour les pratiquants d'escalade. Un bureau des guides est construit en rondins en 1957 à Ailefroide ; l'actuel bâtiment en dur est construit en 1980 et l'ancien chalet en bois est déplacé en amont (camping).

Alpinisme

 

Ailefroide est un important lieu d'hébergement et de départ pour les alpinistes préparant des courses dans le sud du massif des Écrins. Situé au pied du mont Pelvoux (3946 m), le hameau est le départ des sentiers d'accès au refuge du Pelvoux et du Sélé (environ 3h de marche) et des itinéraires vers les glaciers et sommets du Pelvoux, du Pic Sans Nom (3913m.) et de L'Ailefroide (3954m). C'est aussi le village le plus proche du pré de Madame Carle, point de départ vers les refuges et sommets autour du glacier Blanc, du glacier Noir et de la barre des Écrins (4102m.).

Escalade

 

Les falaises granitiques autour du hameau d'Ailefroide sont un site d'escalade réputé en France, constitué de plusieurs sites de couennes et écoles (La Draye), plus 120 grandes-voies de 100 à 500 mètres de hauteur et de nombreux blocs nettoyés. On trouve notamment la célèbre Fissure d'Ailefroide, ouverte par Lionel Terray (vers 1941-1943)9, la longueur de Tenue de Soirée (un des premiers 8a+ en France, ouverte par Patrick Edlinger.

Randonnée

 

Le hameau est le point de départ de quelques randonnées, peu nombreuses mais réputées pour leur approche de l'environnement de la haute montagne, notamment les itinéraires menant aux refuges alentour : refuge du Sélé (2510m.), du Pelvoux (2704m.), au pré de Madame Carle (1874m.), à la tête de la Draye ou au vallon de Clapouse.

L'Ailefroide

 

L'Ailefroide est un ensemble de sommets du massif des Écrins qui culmine à 3 954 mètres, entre les départements des Hautes-Alpes et de l'Isère. Il est situé à l'extrémité ouest de l'alignement Pelvoux - Pic Sans Nom - Ailefroide, qui constitue une des plus remarquables « trilogies » du massif des Écrins. On distingue notamment l'Ailefroide Occidentale le point culminant, l'Ailefroide Centrale (3 927 mètres), la Pointe Fourastier (3 907 mètres) et l'Ailefroide Orientale (3 847 mètres).

 

Ascensions

 

- 1870 - Ailefroide Occidentale par William Auguste Coolidge avec Christian et Ulrich Almer et Christian Gertsch le 7 juillet

- 1899 - Ailefroide Centrale par Auguste Reynier

- 1913 - Conquête de l'arête de Coste-Rouge par Guido Mayer et Angelo Dibona

- 1936 - Pilier nord-ouest de l'Ailefroide Occidentale par Lucien Devies et Giusto Gervasutti, les 23 et 24 juillet

- 1936 - Pointe Fourastier par Maurice Fourastier, Henri Le Breton et A. Manhès, le 1er septembre

- 1959 - Ailefroide centrale par le glacier suspendu de la face nord-est, par A. Makhota et W. Stefan, le 22 juillet

- 1969 - Voie des Plaques sur le versant nord par Jean Claude Marnier et Jean-Louis Mercadié

- 1969 - Arête de Coste Rouge en solo par Raymond Renaud

- 1970 - Pilier nord-ouest an solitaire par Jacques Sangnier du 8 au 11 juillet

- 1975 - Première hivernale du pilier nord-ouest par Pierre Béghin, Pierre Caubet, Olivier Challéat et Pierre Guillet, du 19 au 23 février

Voies d'ascension

 

L'Ailefroide comporte trois grandes faces : le versant Sud, ne présentant pas beaucoup de voies d'ascension, une face NW principalement rocheuse et une face NE avec un glacier suspendu et de nombreuses goulottes. La montagne est également connue pour ses traversées d'arêtes. Les itinéraires remarquables sont :

- voie Normale de la pointe Occidentale par le versant Sud (ou arête SE) ;

- voie Normale de la pointe Orientale par l'arête S ;

- traversée des Arêtes (AD) ;

- voie Devies-Gervasutti (ED-), comparable à la Walker aux Grandes Jorasses ; Christophe Moulin en a fait la première hivernale en solitaire en décembre 1992 ;

voie Fourastier (TD), voie mixte ;

- arête de Coste Rouge (D) ;

- voie des plaques (ED), une des voies les plus dures des Écrins ;

- goulotte Pschitt.

- La face nord a été descendue à ski le 20 mai 2009 par Hervé Dégonon.

Jean-Marc Rochette raconte en bande dessinée sa passion de jeunesse pour l'alpinisme dans Ailefroide, altitude 3954 paru en 2018.

Barre des Écrins

 

La barre des Écrins est le plus haut sommet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et des Alpes du Sud. Elle se trouve sur la commune de Pelvoux dans la Vallouise et est située à l'écart de la ligne de séparation des eaux entre la Durance et le Vénéon. Cette ligne passe à l'ouest du sommet, sur l'arête sommitale au pic Lory (4 087 mètres).

 

Topographie

La face sud est rocheuse tandis que la face nord est glaciaire (point de départ du glacier Blanc).

La barre des Écrins est entourée de quatre glaciers : au nord-ouest du sommet le glacier de Bonne Pierre, au nord-est le glacier Blanc, au sud-ouest le glacier du Vallon de la Pilatte et enfin au sud-est le glacier Noir. Elle est séparée du dôme de neige des Écrins (4 009 m) par la brèche Lory (3 974 m) à l'ouest, de la barre Noire (3 751 m) par la brèche des Écrins (3 661 m) au nord-est et du Fifre (3 699 m) par le col des Avalanches (3 499 m) au sud.

Le col de référence de la barre des Écrins pour le calcul de sa proéminence par rapport à la pointe Louis-Amédée près du mont Blanc est le col du Lautaret à 2 058 m d'altitude en France. Sa hauteur de culminance est donc de 2 043 m.

Géologie

 

La barre des Écrins est constituée de gneiss migmatisés, une roche acide de composition quartzo-feldspathique ; sur les versants supérieurs du sommet, les gneiss prennent un faciès amphibolique et surmontent les gneiss migmatisés formant le sommet. Cet ensemble chevauche un grand pluton granitique qui compose le sommet du Pelvoux.

Histoire

 

La barre des Écrins n'est découverte par les géographes que tardivement, au XIXe siècle, alors qu'elle est le point culminant de la France jusqu'en 1860 (la Savoie faisant précédemment partie du royaume de Sardaigne).

Cette barre rocheuse est, en fait, située aux confins de l'Oisans et du Briançonnais, le point culminant lui-même étant déjà complètement en Briançonnais. Ils étaient parfois nommés « pointe des Arsines » par les locaux.

Les Anglais Adolphus W. Moore, Horace Walker et Edward Whymper, guidés par le chamoniard Michel Croz et le suisse Christian Almer, font la première ascension de la barre des Écrins le 25 juin 1864. Ils taillent des marches sur la face nord de la Barre jusqu'à atteindre la partie supérieure de l'arête orientale en passant par le couloir Whymper. Ils atteignent ensuite le sommet par cette arête aérienne et composée de rochers très instables. Edward Whymper a décrit cette ascension dans son livre Escalade dans les Alpes de 1860 à 1868.

William Auguste Coolidge réalise la première directe de la face nord de la barre des Écrins en juillet 1870, en taillant 500 marches.

La première ascension sans guide, en 1878, est au crédit de Frederick Gardiner en compagnie de Charles Pilkington et Lawrence Pilkington.

Le versant sud est gravi pour la première fois en 1880 par Pierre Gaspard, en compagnie de Henry Duhamel. Le pilier sud, qui part du glacier Noir et aboutit au sommet, a été gravi pour la première fois en 1944, par le célèbre couple d'alpinistes, Jeanne et Jean Franco.

Ascension

 

La barre des Écrins, en tant que point culminant de cette partie des Alpes, attire beaucoup d'alpinistes. Il en résulte de nombreuses voies d'ascension.

La barre des Écrins est traditionnellement gravie depuis le pré de Madame Carle, dans la Vallouise (1 874 m). L'itinéraire, par la voie normale, consiste à remonter l'intégralité du glacier Blanc. Il est très fréquenté car il constitue aussi la voie normale du dôme de neige des Écrins, un des « 4 000 » les plus faciles des Alpes.

Les guides de la Bérarde ont équipé le col des Écrins de câbles, leur permettant ainsi d'emmener leurs clients sur ce sommet.

La voie normale, essentiellement glaciaire, part du refuge des Écrins (3 170 m) et emprunte la face nord jusqu'aux environs de la brèche Lory (3 974 mètres, séparation entre les voies normales du Dôme et de la Barre), puis suit l'arête sommitale (mixte) jusqu'au sommet.

On peut aussi gravir en fin de printemps la directe Coolidge, à l'aplomb du sommet, avec crampons et piolet, puis en effectuant le franchissement aléatoire de la rimaye. Selon les conditions de neige, cet itinéraire peut également être emprunté à skis.

La traversée sud-nord de la barre des Écrins fait également partie des beaux itinéraires classiques du massif.

En été il est possible d'escalader une des voies de la vertigineuse face sud, le pilier Sud étant la voie la plus parcourue.

Le record d'ascension à pied (en courant) est de 1 h 55 min, réalisé par Mathéo Jacquemoud en juin 2012, au départ du pré de Madame Carle (1 874 m), par la voie normale du Dôme et le couloir Whymper. Il améliore ainsi l'ancien record de Hubert Fievet (2 h 3 min en 1998).

Le record pour l'aller-retour en ski-alpinisme est de 2 h 51 min, réalisé par Nicolas Bonnet en 2009 depuis le Pré de Madame Carle

Histoire du REFUGE DES ECRINS

 

En 1903 est construit un premier refuge, l'abri Caron. Il est construit dans le cirque du glacier Blanc, entre les cols Émile Pic et Roche Faurio. Il porte le nom d'Ernest Caron, ancien président du Club alpin français de Briançon et du CAF national, ainsi que président du Conseil municipal de Paris élu en novembre 1909. Cette cabane en bois ne comprenant que quelques places est détruite par un incendie en 1921.

Dès l'année suivante, un deuxième refuge Caron, un peu plus grand, en bois, est ouvert. Il ne pouvait contenir que 36 personnes. Rapidement le développement de l'alpinisme, après guerre, va le rendre obsolète.

Dès 1960, il devient évident qu'il faut construire un nouveau refuge plus grand. C'est au printemps 1968 que débute le chantier de construction. 170 tonnes de matériaux sont apportés par héliportage dans des conditions atmosphériques parfois périlleuses. La dernière pierre prélevée sur la barre des Écrins est scellée le 14 septembre 1968. Les travaux de finition intérieure sont faits l'année suivante. Le refuge est ouvert le 22 juin 1969 aux alpinistes. Il est inauguré le 16 septembre 1969. L'ancien refuge est détruit.

Ascensions

 

- Barre (4 102 m) et Dôme des Écrins (4 015 m)

- Pic de Neige Cordier (3 614 m)

- Pointe Louise (3 668 m)

- Roche Faurio (3 730 m)

- Roche Paillon (3 636 m)

- Barre Noire (3 751 m)

 

Caractéristiques

Le refuge est un bâtiment construit en granit sur 3 niveaux. Une plate-forme peut servir d'aire d'atterrissage aux hélicoptères de secours et de ravitaillement.

Le refuge est gardé du début avril à la mi-septembre.


Roche Faurio

 

La Roche Faurio est un sommet du massif des Écrins qui culmine à 3 730 mètres d'altitude.

 

« La Roche Faurio se trouve à la jonction de trois arêtes: celle qui vient du Pic de Neige Cordier, celle qui, d'abord, vers l'ouest puis en arrondi vers le nord, va aboutir au sommet de la Grande Ruine, enfin celle qui au sud plonge sur le Col des Écrins et remonte hardiment vers la Barre des Écrins. Excellente situation qui permet une vue magnifique, non seulement sur la face nord des Écrins toute blanche, mais sur un vaste paysage de sommets et de vallées »

— Gaston Rébuffat